Paris Saint-Martin
Air Caraïbes vient d'ouvrir la route Paris Saint-Martin et Port-au-Prince et s'attend à son meilleur résultat pour 2009.
"Ma petite entreprise connaît pas la crise..." Le président d'Air Caraïbes Marc Rochet peut paraphraser Alain Bashung, sans complexe : la compagnie qu'il dirige depuis quelques mois, aura eu en 2009 son meilleur exercice depuis le lancement, il y a cinq ans, des vols transatlantiques. Plus de 1 millions de passagers transportés, un deuxième Airbus A 330-300 acquis en juin, un troidsième qui sera livré en novembre 2011, 850 salariés, des personnels navigants commerciaux formés et recrutés, et des pilotes comme le fils de la ministre de l'Outre-mer, 13 liaisons en province avec le TGV, deux nouvelles routes ouvertes : Cayenne et Saint-Mzartin/Port-au-Prince depuis Paris... L'objectif est de prendre 40 % du marché sur Saint-Martin (soit 20 000 passagers en 2010) et 120 % sur Port-au-Prince qui représente un marché de 90 000 passagers transportés. Sur Cayenne, la route ouverte il y a un an a été empruntée par 71000 personnes, soit 30 % du marché. A l'été 2010, les rotations seront quotidiennes. " On a besoin d'un nouvel avion tous les deux ans, explique Marc Rochet, parce que chaque année, nous prenons 1 à 2 % de parts de marché à nos concurrents." Sur les antilles, Air Caraïbes est à la seconde place avec quelque 27 % et un taux de remplissage de 83 %. En hausse. Le chiffre d'affaires sra en 2009, "à la louche", selon Marc Rochet, de 250 millions d'euros et un profit (qu'on ne connaîtra réellement qu'en mars ou avril) qui s'exprimera "en plusieurs millions d'euros".
" L'hypothèse de la diversification"
A 59 ans, Marc Rochet qui était dans l'ombre de Jean-Paul Dubreuil depuis le début du projet transatlantique, a pris les commandes des main de l'actionnaire qui est passé à la tête du conseil de surveillance. Il attribue une partie de cette insolente réussite à sa stratégie commerciale qui a permis de résister à la crise mondiale et à celle des Antilles. La clientèle de la compagnie se répartit d'abord entre les "affinitaires, les acteurs de l'administration et de la vie économique et, en dernier lieu, les touristes". " Pour la période du 15 février à fin mars, les engagements sont satisfaisants, souligne Marc Rochet, mais pour le tourisme, ce ne sera pas un grand millésime." Le président de la République lui a demandé d'étudier des connexions avec Milan et Genève via Orly. Marc Rochet veut bien étudier l'affaire mais il se retourne vers les hôtels : " Cela demande aussi un grand effort des hôteliers et des personnels de service pour attirer les Européens." Rochet préfère miser sur "l'hypothèse de la diversification". Saint-Martin a connu un meilleur démarrage que prévu et la rentabilité de la route de Cayenne a pris un an et demi d'avance sur le business plan. Et dans cinq ans ? Il prédit un marché plus segmenté, une compagnie sans luxe et sans excès... et il s'interroge : " Une compagnie low coast ? "
FXG, agence de presse GHM
" Je pourrais installer des lits de 2x1,5 m, ça coûterait 9000 euros l'aller -retour." Marc Rochet
Air Caraïbes et Air Austral
Air Austral collabore avec Air Caraïbes, notamment pour le fret, puisqu’elle lui apporte 12 à 15 % de son chiffre d’affaires et assure ses représentations en province. Par ailleurs Air Caraïbes regarde de près les projets d’air Austral qui envisage de s’équiper d’un Airbus A 380 avec 840 places tout en économique pour 2014.
Air Caraïbes et Air Tahiti Nui
Selon Marc Rochet, le président de la compagnie antillaise, les tentatives de rapprochement avec Air Tahiti Nui, une société d’économie mixte, ont été un échec : « Air Tahiti Nui a changé de président tous les six mois ! Après 24 heures d’avion, le président qu’on devait rencontrer n’était plus président… », ironise M. Rochet.
Air Caraïbes et Air Calin
Marc Rochet indique avoir approcher les dirigeants d’Air Calin, mais… « Air Calin est la seule compagnie qui ne se pose pas à Paris… »
Air Caraïbes et Air Guadeloupe
Le conflit qui oppose l’actionnaire Jean-Paul Dubreuil à l’ancien propriétaire, Eric Koury qui lui aurait survendu Air Guadeloupe, devrait connaître une issue judiciaire devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre courant janvier 2010. Jean-Paul Dubreuil demande à la justice de reconnaître qu’il y a eu tromperie sur le bilan d’Air Guadeloupe au moment de sa vente en 2000.