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Publié par fxg

Un stewart d’Air France licencié pour s’être auto-enregistréPascal-Laaland-serre.jpg

Depuis novembre 2003, Pascal Laaland, un Gosérien de 40 ans, réclame sa réintégration comme agent d’escale chez Air France. Près de sept ans après le début du litige qui l’oppose à la compagnie, il vient d’apprendre que même les conseillers prud’homaux de Bobigny (93) n’ont pu se mettre d’accord et qu’ils ont fait appel au juge départiteur. Ce dernier n’a pas vraiment tranché non plus puisqu’il a débouté les deux parties de toutes leurs demandes…

Pascal Laaland a d’abord travaillé à Air Guadeloupe avant de faire, en 2002, de l’intérim puis d’être titularisé en juin 2003 chez Air France. Il est alors affecté au service des moyens courriers au terminal F à Roissy. En juillet, ses premières notations font état d’un employé ponctuel, motivé, chaleureux et entreprenant mais qui maîtrise mal l’outil d’enregistrement Gaëtan… A la fin septembre, Pascal peut prétendre à prendre quelques vacances et achète un billet GP (gratis pass) pour la Guadeloupe à la billetterie du personnel. La veille de son départ, il décide de procéder, comme il l’a vu faire par ses collègues détenteurs d’un GP, à l’enregistrement de son propre billet. Il coche, au passage, la case pour demander un surclassement. « C’était courant que les agents d’escale s’enregistrent à l’avance pour ne pas avoir à se présenter à l’aéroport deux heures à l’avance… » Ce que Pascal ignorait, c’est qu’il s’agissait généralement de vols moyen courrier, que les gens s’enregistraient en liste d’attente et ne le faisaient pas depuis Roissy pour un vol au départ d’Orly… D’ailleurs normalement, le serveur Gaëtan aurait dû bloquer de lui-même cette demande non autorisée. « Je l’ai fait avec une certaine appréhension ; je n’étais pas sûr d’avoir le droit de le faire mais le système ne bloquait pas… » Le lendemain à Orly, Pascal va vite connaître son erreur. Sa carte d’enregistrement est annulée par l’agent de comptoir et il est invité à se représenter, selon la procédure normale, pour enregistrement sur le vol du lendemain. Ce qu’il fera, sans encombre...

Grosse bêtise ou fraude ?

Pascal LaalandMais à son retour de vacances, c’est la douche froide qui l’attend. Son chef de passage le convoque pour lui présenter « une lettre de mise à pied à titre conservatoire avec risque de licenciement pour faute du second degré ». On lui laisse entendre qu’il a mis en danger les avions d’Air France, il plaide sa bonne foi, mais reconnaît « une grosse bêtise ». Ca deviendra, dans son dossier, une « fraude à l’utilisation des moyens de transport compagnie ». Selon le règlement intérieur, une telle faute est sanctionnée par une suppression des GP pendant une période donnée… Pour lui, ce sera le licenciement pour faute simple. Il exerce en vain un recours gracieux et son licenciement devient effectif en janvier 2004. Le 27 mars 2007, les prud’hommes jugent son affaire et se montrent incapables de trancher entre collège des salariés et collège des employeurs. Ils font appel au juge départiteur qui déboute les deux parties. « Je trouve que c’est injuste, la sanction est disproportionnée, déclare Pascal Laaland. Ca méritait sans doute une sanction pas un licenciement… J’étais naïf, j’avais un bon dossier commercial, aucun clash passagers, alors je ne comprends pas, si ce n’est peut-être, dit-il sans vouloir y croire, de la discrimination… » Il attend la notification des prud’hommes pour interjeter appel et, en attendant, il continue de recevoir mois après mois Ensemble et Panorama, les revues du comité d’entreprise d’Air France qui vantent les voyages subventionnés et tous les avantages réservés à ses anciens collègues.

FXG, agence de presse GHM

 


Une erreur impossible aujourd’hui

Depuis la mésaventure survenue à Pascal, aujourd’hui une telle manipulation serait impossible à réaliser. D’abord parce que les machines éditrices de boarding pass ne sont pas alimentées de cartons vierges, ensuite parce que la personne qui la manipule doit s’identifier et enfin parce que le système Gaëtan bloque les personnes non autorisées. Mais le comble, c’est qu’aujourd’hui, Air France incite tous ses passagers à s’enregistrer eux-mêmes sur des bornées en libre service…

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