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Publié par fxg

Patko, reggaeman de Javouhey a Grenoble

PatkoCouv.jpgPatko, chanteur et compositeur de reggae, sort son premier album solo, Just take it easy (Youz prod/Socadisc). De parents surinamiens, Patrick Josaphat, dit Patko, est né en 1979 à Saint-Laurent-du-Maroni et a grandi à Javouhey (Mana) où son père était agriculteur et sa mère, aide-soignante. « J’ai grandi avec des Hmongs comme voisins… A l’Acarouany, j’ai pu faire de la musique grâce à mon oncle qui faisait de la guitare et du clavier et un autre oncle qui était selecta, un Dj. Il avait des murs de son et j’ai baigné dedans pas mal… » Pendant les années de college à Mana, il devient le bassiste du groupe Enfants de Jah et d’une formation zouk. Il arrête le lycée où il étudie en même temps que Warren, en classe de première, pour partir dans l’Hexagone. Avant la sortie de l’album, il était aux Etats-Unis où il a rejoint le groupe Dubtonic Kru pour de futures collaborations. Interview.

Patko-face.jpg« L’Afrique a besoin de ses enfants »

Pourquoi décidez-vous a 20 ans de quitter l’école et la Guyane ?

La musique, c’était un rêve, et pour concrétiser, il fallait partir. Je chantais déjà en anglais, en patois jamaïcain dans lequel je retrouvais de sonorités du sranatongo et du saramaka, ca m’intéressait de voir plus large, d’aller écrire mon histoire… J’avais envie de découvrir le monde et d’échanger… Accueilli par le frère d’un ami à Paris, ca m’a fait bizarre l’arrivée. C’était l’été et j’avais déjà froid… Gros changement, mais pour rêver, ca aide encore plus !

J’ai rejoint, à Tour, le cousin de Clarence Seedorf, le footballeur du Surinam, avec qui j’ai grandi et là, j’ai retrouvé un artiste originaire de chez nous, Mighty Killa. On a monté un petit groupe ensemble puis j’ai suivi mon ex-copine, je suis parti à Grenoble où j’ai fait pas mal de bonnes rencontres comme Sinsemilia et le groupe LD qui a été à la base du reggae dans l’Isère, et j’ai commencé à me déplacer en sound system. Lors des open mic, je prenais le micro…

Et c’est alors qu’on a commencé à vous demander de participer à des albums ?

J’étais beat maker et on m’a demandé des instrumentaux. Le premier a été Migthy Killa, puis Lyricson… En 2004, avec un pote, on voulait faire une compil avec des artistes west-indies, Tiwony, Straika D, Mighty Killa et Lyricson… Elle n’est jamais sortie, mais c’était ma première expérience de beat maker et ces artistes ont su ce que je pouvais faire…

Quand pensez-vous à chanter ?

Quand on est beat maker, on se retrouve dans des situations où l’on n’a pas assez de chanteurs et du coup, je me suis retrouvé sur scène avec le micro… J’ai eu l’idée de faire mon premier album alors que j’étais en Belgique. Je faisais une date avec Maxxo et Danakil et c’est leur chanteur qui m’a demandé ce que j’attendais pour sortir un album… C’était en 2010.

Patko-trois-quarts.jpgTrois ans pour sortir l’album ?

J’avais déjà des titres en 2010, notamment No gun dont l’instru était déjà sur des albums de Mighty Killa, Maxxo et Lyricson. J’ai composé le reste dans mon home-studio à Grenoble, mais je me déplaçais aussi en montagne, histoire d’etre en retrait… Je compose seul, puis je fais les arrangements avec mon ingé-son de façade et mon ancien percussionniste.

Un de vos titres est DOM TOM

Une chanson pour inciter les gens à regarder vers les outre-mer où il y a des talents, des artistes qui méritent d’etre connus. Meme si je suis aujourd’hui en métropole, je garde ma culture en moi… Le titre Neg parle à la diaspora. On se prétend Parisien ou New-yorkais, mais ce qui fait la richesse d’un homme, ce sont ses bases, ses racines, surtout l’Afrique… Elle a besoin de ses enfants !

Comment gérez-vous vous multiples influences culturelles ?

Patko-profil.jpgCe n’est pas facile… Par exemple, par rapport à l’écriture, pour maîtriser réellement toutes ces langues et dialectes, ca fait un gros brassage. Artistiquement, c’est un avantage, mais c’est assez difficile à vivre. Etant Saramaka et avec le côté chauvin que l’on connaît chez nous, je ne serai jamais considéré Guyanais à 100 %. Au Surinam, je serai un Surinamien, mais un Saramaka… Nous les Saramakas, nous sommes considérés comme les Haïtiens, en bas de l’échelle… Et pourtant nous sommes des gens sans probleme, d’où mon titre, Just take it easy

Propos recueillis par FXG, à Paris

 


Vente en FNAC et sur www.patko-music.com

Premier concert à Grenoble le 23 mai et, en préparation, une date à Mana cet été…

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