Patrice Hulman au New Morning
Patrice Hulman, le cœur à Marie-Galante
« La femme est le complément de l’homme »
Patrice Hulman a vu le jour en juillet 1973 à Marie-Galante. Depuis, cette terre l’accompagne et il la chante avec plaisir et émotion de sa voix mélodieuse. Une belle énergie qu’il a déployée pour la première fois au New Morning, samedi dernier.
Que faut-il faire pour que ça marche ?
Il ne faut pas calculer, il faut ressentir. Une belle chanson c’est d’abord une mélodie et un texte qui font passer quelque chose. C’est juste ça.
Vous faites danser beaucoup de monde avec vos mélodies. Quel est votre secret ?
Je fais une musique dansante. C’est la musique des variétés du pays, le zouk. A travers cette musique dansante, je fais passer des messages qui m’interpellent, comme la confiance et le respect de l’autre en filigrane. Sans faire la morale aux autres. Je suis dans les thèmes que mes parents mon inculqués. J’ai un principe qui est simple, je ne garde rien pour moi. Il faut donner aux gens sans animosité, sans retenue.
Vos inspirations ?
Je suis inspiré par mes pairs, ceux qui ont installé et fait évoluer cette musique, je veux parler du groupe Kassav et de monsieur Patrick Saint-Eloi entre autres. Ce dernier est un précurseur de ce style un peu lent, love. Il a amené cette façon d’utiliser le créole dans cette musique avec beaucoup de poésie. Alors respect pour lui.
Marie-Galante votre pays, votre terre… Quel est votre lien avec la Galette ?
Mon île, mon histoire d’amour. J’ai grandi sur cette terre et je la ressens en moi. Cette terre, je la porte en moi. Je suis fier. On vit des choses terribles à Marie-Galante. On est un peu oublié mais il y a une richesse terrible sur cette terre. Déjà cette humanité qu’on devrait continuer à développer. Le côté dur de Marie-Galante nous a forgé énormément.
Votre rapport avec l’argent ?
Oh !!! L’argent. Il en faut au quotidien, mais, je ne me fixe pas sur l’argent justement. J’aime mon boulot, j’aime ce que je fais. Je donne des coups de main, souvent quand on fait appel à moi et ça arrive. Je viens avec mon cœur. Il faut savoir que tout travail mérite salaire. Le petit truc qui me dérange est de savoir que j’ai travaillé et ne pas savoir quand je toucherai mon argent… La malhonnêteté des gens me dérange aussi. C’est un problème que nous, musiciens, vivons au quotidien. Alors que nous donnons du cœur et beaucoup de bonne volonté dans notre travail, certains abusent de nous. Ma devise : chaque homme doit être conscient de ces actions.
Quelle importance accordez-vous à la femme dans votre vie ?
J’ai beaucoup d’amour pour ma mère surtout. J’ai ma compagne qui a une grande importance aussi dans ma vie, comme ma fille. Je suis entouré de femmes ! Pour moi, la vraie place de la femme, c’est respect. « Respé pou madam » ! La femme a sa place, importante dans notre société. La femme est le complément de l’homme.
Que signifie le mot fidélité pour Patrice Hulman ?
La fidélité, c’est être sincère dans ses actions quels que soient les choix. On peut faire des erreurs, mais il faut assumer. Si on trouve la bonne personne dans sa vie, je pense qu’il ne faut pas vouloir aller se galvauder ailleurs sans savoir ce qu’on recherche quand on part à droite, à gauche. Quand on fait le choix d’être avec quelqu’un, il faut qu’on soit respectueux. La fidélité pour moi, c’est d’avoir du respect envers soi, envers l’autre. Mais, je suis un homme avec les yeux bien ouverts.
Mise à part la musique, avez-vous d’autres points d’intérêt ?
Je n’aurais pas été musicien aujourd’hui, je serais certainement devenu un athlète de haut niveau. Un moment, j’avais cette envie. Mais la musique m’a pris avec une force plus grande que le sport. L’autre point, c’est ma curiosité qui m’enrichit. Je me pose partout et j’observe. La vie m’enrichit, les petites choses m’enrichissent. J’aime faire un peu de lecture. Avant, l’école m’avait dégoûté de la lecture. On m’imposait des livres qui n’étaient pas en relation avec moi, pas dans mes sentiments, pas dans ma culture de vie. Aujourd’hui, je lis des livres qui m’aident à comprendre ce qui se passe sur nous, nous le monde noir. Je suis dans une quête d’identité, de savoir qui je suis.
Votre combat ?
Je milite pour défendre notre culture. Je suis un Antillais. Je pense que si je pars ailleurs, l’autre doit savoir d’où je viens. Nous avons une richesse culturelle qu’il faut défendre et parfois on s’épuise à vouloir aller prendre des choses ailleurs alors que nous avons ça chez nous, sans arriver à en maîtriser le minimum. Je suis un militant au niveau da ma musique. C’est ma façon à moi de mettre ma pierre à l’édifice. En écoutant ma musique, il y a plein des choses qui se passent, mais je donne à ma musique le nom de zouk parce que je ne veux pas me disperser comme font certains.
Propos recueillis par Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
En images (photos Alfred Jocksan)
Béa et Edith, les admiratrices de Sainte-Rose (Guadeloupe)
Christelle, Patrice, Lucile, Dave, Dave, Georges et Patrick
Florence Naprix et Christelle Chaaban dite Nayobé
Dave Martial et Patrice Hulman
Florence Naprix, Lucile Kancel et Christelle Chaaban
Georges Gandville
Jimmy Desvarieux et Patrice Hulman en duo
Julien Raffin au saxo alto
Florence et Nayobé
Kimsé, Philippe Martias, Patrice et Nathalie d'Aztec
Nayobé, choriste
Patrice et Florence
Patrice, Jacques Cornano, sénateur maire de Saint-Louis et son fils, Yann
Patrice au New Morning
Patrice fait son show
Patrice et Jimmy avec les beautés des îles
Patrick Boston et sa guitare rythmique