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Publié par fxg

Pédopsychiatrie en Guyane : le viol ou la cage en milieu adulte

En Guyane, 120 mineurs ou préadolescents ont été accueillis dans des unités de soins psychiatriques pour adultes au cours des quatre dernières années. Une situation qui a conduit nombre d’entre eux à être victimes d’actes de maltraitance psychologiques, physiques et mêmes sexuels.

Ces faits, dénoncés depuis quelques années déjà par la Défenseure des enfants, ont été mis au jour dans un rapport de l’inspection générale des affaires sociales rendu public ce mois de mai (http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/114000287/0000.pdf). Les auteurs, le docteur François Lalande et Carole Lépine, se sont intéressés à l’analyse d’accidents en psychiatrie. Leur rapport est accablant pour la situation de la pédopsychiatrie en Guyane. Ainsi, les rapporteurs citent en exemple (page 35 du rapport) l’enquête effectuée par l’IGAS en 2007, à la demande de la Défenseure des enfants, « concernant le sort d’un jeune garçon autiste de 11 ans, placé sous contrôle de l’Aide sociale à l’enfance, hospitalisé en unité fermée dans un service de psychiatrie adulte, faute d’autre solution. Ce garçon a été victime de violences, puis d’agressions sexuelles de la part d’autres patients. Pour le protéger, les personnels l’ont enfermé en chambre sécurisée, en réalité une cage grillagée qui a été construite au milieu de l’unité pour le protéger des autres malades. Au bout d’un an, une place a été trouvée en pédopsychiatrie dans un autre département et la cage a été détruite. » Malgré le rapport sur ces faits commis en 2006, la situation n’a pas évolué en 2011. Ainsi, le chef de service de Cayenne et son directeur ont alerté la Défenseure des enfants en février 2011, à l’occasion du placement d’un enfant de 10 ans perturbateur en psychiatrie adulte où il est confronté à des adultes « délirants, agressifs, transgressifs et à des sollicitations sexuelles ». « Au cours des deux premiers mois, relate le rapport, il a été menacé d’être frappé à deux reprises par des patients délirants, a assisté trois fois à des actes d’exhibitionnisme, et a été le témoin à deux reprises d’actes sexuels entre patients. » Les rapporteurs crient donc l’urgence de créer des infrastructures de pédopsychiatrie tant en hospitalisation qu’en ambulatoire.

FXG (agence de presse GHM) pour France-Guyane

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