Penchard, retour d'élection
Marie-Luc Penchard laconique
Elle a la palme du plus mauvais score parmi tous les ministres candidats aux régionales. Hier, à la sortie du conseil des ministres, Marie-Luce Penchard ne s’est pas étendue sur son cuisant échec en Guadeloupe.
« Je savais que l’élection était difficile, mais ce n’est pas parce que c’est difficile qu’il faut se laisser abattre. On ne gagne pas toujours la première fois. Cela étant, on tire beaucoup d’enseignement et, je pense qu’après, ça permet d’être meilleur ». C’est tout.
Après trois jours de silence total, Marie-Luce Penchard avait prévenu la presse d’outre-mer qu’elle réagirait à l’issue du conseil des ministres. Il n’en fut rien hier. Elle n’a pas souhaité s’étendre sur la grosse claque reçue par la liste UMP de Guadeloupe où elle figurait en deuxième position (14,01 % des voix) et l’élection de la liste PS au premier tour.
C’est en compagnie du Premier ministre, François Fillon, et de Brice Hortefeux, son ministre de tutelle, que Marie-Luce Penchard a quitté le hall du palais de l’Elysée pour aller à la rencontre de la presse. Elle a été la seule avec Dominique Bussereau et Eric Besson à s’arrêter devant les medias. Pourtant, la ministre s’est montrée fuyante face aux questions des journalistes. Pour mieux botter en touche, Marie-Luce Penchard a affirmé que « les élections régionales ce n’est pas que la Guadeloupe, car il y a d’autres enjeux ».
La ministre "au carton"
La ministre estime qu’ « avec l’outre-mer, l’UMP peut regagner deux régions importantes, je pense à la Guyane, et nous avons une petite chance sur La Réunion ». Suivant les consignes de l’état major de l’UMP, elle s’est voulue résolument positive pour mieux nier l’échec du premier tour. Pour elle, les résultats outre-mer veulent dire que « le président de la République a eu raison par rapport aux états généraux de l’outre-mer et, notamment, en ce qui concerne les mesures prises lors du conseil interministériel de l’outre-mer. Parce que les Ultramarins ont bien compris que le gouvernement est là. Il est présent et il peut les accompagner dans leur développement économique ». Pourtant son entourage se montre plus direct. En Guadeloupe, « on l’a envoyée au carton », affirme ainsi un membre de son cabinet. Elle sera vendredi à Ponte-à-Pitre pour l’élection de Victorin Lurel à la présidence du conseil régional. Et siègera. « A cette heure, il n’est pas prévu qu’elle démissionne » du conseil régional, affirme un proche. Mais elle reviendra dès samedi à Paris pour suivre le second tour…
David Martin (Agence de presse GHM)
Marie-Luce "jusqu’à la dernière seconde"
Sur les vingt ministres en lice aux régionales Marie-Luce Penchard est celle qui a subi la plus lourde défaite. Mais elle assumera ses fonctions « jusqu’à la dernière seconde ». Pourrait-elle être victime d’un remaniement ? Dans une longue interview au Figaro vendredi, Nicolas Sarkozy affirmait : « Si l'on devait changer de gouvernement du simple fait des élections régionales, ce serait parfaitement incohérent avec la dimension régionale de ce scrutin. J'insiste sur ce point : si un scrutin régional devait avoir des conséquences nationales, alors que ferait-on lors d'un scrutin national ? ». Si la majorité présidentielle devait prendre une seconde grosse claque dimanche, le chef de l’Etat resterait-il sur cette position ? Il n’en demeure pas moins que la rue Oudinot a déjà connu en trois ans trois ministres : Christian Estrosi, Yves Jégo et Marie-Luce Penchard. Un changement pénaliserait à nouveau le suivi des dossiers ultramarins. L’éviction de Marie-Luce Penchard serait aussi un échec pour Nicolas Sarkozy qui avait rompu avec la règle non-écrite selon laquelle un originaire d’outre-mer ne peut pas avoir le portefeuille de l’Outre-mer. Sauf à mettre un autre Ultramarin à sa place. Le nom de Rodolphe Alexandre, surnommé le « Besson de Guyane », circule. Mais Nassimah Dindar serait aussi un bon clin d’œil aux nombreux électeurs Réunionnais…
DM
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