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Publié par fxg

Indispensables militants
Dans le temps, ils collaient les affiches. Aujourd’hui, ils squattent les réseaux sociaux. En campagne encore plus qu’à l’accoutumée, les militants politiques restent les petites mains indispensables au fonctionnement des partis politiques. Mais qui sont-ils vraiment ?
Yannick-PS.jpgLors de l’inauguration du QG de campagne de François Hollande, Yannick Margerie (photo ci-contre), 60 ans, était sur le pont depuis 8 heures le matin. « En RTT, pour être disponible ! » Yannick est au PS depuis 30 ans, chargé du service d’ordre : « Nous sommes au service du parti quelque soit le premier secrétaire ! » S’il revendique une activité professionnelle à 100 %, elle est aussi militante puisqu’il est délégué syndical CFDT à la BNP. Selon Martine Barthélemy, politologue au centre de recherche politique de sciences po, il est le militant type des années 1970 : « Un militant héroïque, dévoué à sa cause avec une vision globale du politique, du changement social. Il peut avoir plusieurs engagements, associatif ou syndical, et un cadre idéologique. » Dans les années 1980, cet engagement est devenu moins structuré, plus à la carte. « Le militant s’organise autour d’un univers moins idéologique mais plus moral, autour de valeurs comme la solidarité ou la défense des droits », explique Martine Barthélemy. Aujourd’hui, moins d’affiches et de tracts mais internet. « L’horizontalité du réseau leur donne plus d’autonomie par rapport à la hiérarchie. »
Fanfant-et-Ariane-Cerutti-UMP-sur-le-terrain.jpgNathalie Fanfant (photo avec Ariane Cerutti à droite), la quarantaine, dirigeante d’une PME, s’est engagée à l’UMP il y a 10 ans « pour l’avenir de (ses) enfants, pour des valeurs trouvées à l’UMP. » « Quand on distribue 15 000 cartes de vœux par moins 4°, faut le faire ! » « On a besoin des militants, insiste Martine Barthélemy. Sans eux, pas d’organisation possible. » Vincent Laurent, membre d’EELV, 25 ans, a voulu s’ « engager pleinement dans un parti de transformation », au service de la candidate Eva Joly et s’active sur les réseaux sociaux. « Je suis en veille, même quand je travaille. » L’engagement repose souvent sur une tradition familiale (le père de Nathalie était un militant indépendantiste martiniquais !) et un déclic, souvent une rencontre.  « On se regroupe car on a envie de faire quelque chose ensemble », explique Martine Barthélemy.
« Pourquoi je fais campagne ? On reste un groupe d’amis soudés autour de Julien Bayou (chargé de la mobilisation pour Eva Joly, NDLR), dans la dynamique d’un collectif, avec beaucoup de conviction. » Yannick nuance : « Certains arrivent au moment des grands rendez-vous et on ne les voit plus, surtout quand on a perdu !... » Derrière cet engagement, il y a aussi une part d’ambition plus ou moins assumée. Yannick a voulu se présenter aux législatives avant de se retirer « dans l’intérêt du parti ». Nathalie a été candidate aux municipale, aux régionales, en vain. Cette fois, son parti l’a investie aux législatives. « Je ne m’attendais pas à gagner si vite des responsabilités. Seul mon mari me voyait déjà députée ! » « Satisfaire mes motivations pour le collectif me suffit », assure Vincent. Mais les militants apprécient pas cette proximité avec les ténors de leurs partis. « Fabius me salue tout le temps ! », assure Yannick. Vincent s’en fiche : « Elus, collaborateurs d’élus et bénévoles, on est tous dans le même bateau. » Quant à Nathalie, elle a ses entrées à l’Elysée...
Que son engagement soit basé sur la recherche de sociabilité, l’altruisme, les convictions, la compensation d’une vie morne, ou l’ambition, un militant est à la fois un convaincu et un figurant. Dans les réunions avec la presse, on les reconnaît facilement, ce sont les seuls qui applaudissent !
FXG (agence de presse GHM)

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