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Publié par fxg

ITW François Hollande

Hollande 2 OM« Mon premier objectif est de redonner espoir à la jeunesse »

En quoi le développement solidaire que vous proposez pour les Outre-mer se distingue du développement endogène préconisé par votre adversaire de l’UMP ?

Pendant 5 ans, le concept de « développement endogène » du candidat sortant n’a été qu’un rideau de fumée pour masquer le désengagement de l’Etat. Il s’est traduit par un « débrouillez-vous! » généralisé et par la remise en cause des dispositifs de soutien aux économies des outre-mers. Contrairement à ce qu’affirme Nicolas SARKOZY, les crédits de la mission outre-mer ont diminué de 150 M€ entre 2007 et 2012 ! Ce n’est pas tout : la défiscalisation du logement et des investissements a été réduite de 513 M€ cette année, les exonérations de cotisations patronales de sécurité sociale qui aidaient à l’embauche ont baissé de près de 63 M€ par an depuis la LODEOM et les crédits en faveur des emplois aidés outre-mer ont été divisés par 10 en 10 ans. Rien d’étonnant dès lors que le chômage des – de 25 ans ait augmenté de 49% depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy en avril 2007. J’ajoute que l’évocation d’un « développement endogène » réservé aux ultramarins relève de l’éternelle approche de la droite qui les conçoit comme des assistés.

Le développement solidaire que j’entends favoriser, si les Français me font confiance, a d’abord pour objectif d’aider les économies des outre-mers à produire davantage de valeur ajoutée et à créer plus d’emplois dans le secteur marchand. Mais il refuse également de stigmatiser les Ultramarins. Nous tiendrons compte des situations sociales et nous veillerons scrupuleusement au respect de l’égalité sociale et de la solidarité nationale.

Quel est votre projet pour l’école aux Antilles dans les cinq prochaines années ?

La droite laisse une dette éducative particulièrement lourde et plusieurs chantiers devront être menés de front. Cela est valable pour l’Hexagone comme outre-mer. Je ferai d'abord adopter un certain nombre de mesures d'urgence, dès mon élection, pour limiter autant que possible les fermetures de classe et d'écoles, et faire en sorte que la rentrée prochaine se passe dans les meilleures conditions. J'engagerai ensuite dès l'été une vaste concertation avec les enseignants, les parents, mais aussi le milieu associatif et les collectivités locales pour refonder entièrement notre école. L'heure n'est plus à une énième réforme sectorielle. Je veux proposer un projet éducatif global et cohérent, avec un  seul objectif : la réussite à l'école pour tous, et partout.  La lutte contre l'échec scolaire sera donc ma grande priorité. Il faut traiter les difficultés à la racine, dès qu'elles apparaissent : les efforts seront donc concentrés sur l'école maternelle et primaire et sur les zones en difficulté. J’ai enfin proposé la création de 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation nationale sur le quinquennat, affectés en priorité aux secteurs qui en ont le plus besoin. Les Antilles en font partie.

Avec le contrat de génération, combien de jeunes chômeurs pourront retrouver le chemin de l’emploi dans les Antilles-Guyane ?

Le contrat de génération se mettra en place sur une base volontaire. Il est évident que, potentiellement, il peut permettre à plusieurs milliers de jeunes de trouver un emploi aux Antilles. Je suis confiant quant à son succès : quand la gauche, avec la Loi d’Orientation pour l’Outre-Mer (LOOM) en 2000, avait lancé le Congé solidarité qui s’inspirait aussi d’un principe de solidarité entre générations, cette mesure avait constitué un succès aux Antilles. Hélas, la droite l’a supprimé au nom du développement endogène ! Je veillerai quoi qu’il en soit à ce que l’enveloppe de contrats disponibles pour les Antilles tienne compte de la situation particulièrement grave qu’elles connaissent s’agissant du chômage des jeunes.

Etes-vous pour une évolution du statut de la Guadeloupe ?

Après avoir promis aux Guadeloupéens de leur laisser 18 mois pour réfléchir à une adaptation de la loi de réforme des collectivités territoriales, Nicolas Sarkozy est revenu sur sa parole et a précipité son application sans consulter les électeurs. Il en est résulté un projet baroque pour la Guadeloupe. Il a par ailleurs refusé les propositions raisonnables d’ajustement faites par Victorin Lurel et Jacques Gillot.

Je me suis pour ma part engagé à revenir sur cette réforme, si les Français me font confiance. Cela sera fait et la Guadeloupe conservera, tant que les Guadeloupéens le souhaiteront, ses institutions actuelles. Si le congrès des élus guadeloupéens, comme cela a été évoqué il y a quelques mois, venait à demander des évolutions, par exemple vers une assemblée unique commune au département et à la région avec un nombre d’élus et un mode de scrutin adaptés, je les examinerai naturellement très loyalement et très sérieusement avec le gouvernement que je formerai. Mais je ne serai pas à l’origine des propositions de changement de statut.

Quelle sera votre principale action dans les DFA la première année de votre mandat ?

Je l’ai dit, mon premier objectif est de redonner espoir à la jeunesse. A court terme, cela passe par la création des emplois d’avenir et la mise en place du contrat de génération : c’est l’urgence. Je veux également redonner une deuxième voire une troisième chance aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification, en renforçant le SMA et en veillant à ce qu’aucun jeune entre 16 et 18 ans ne reste sans solution (dans l’emploi, dans l’éducation, dans la formation, en apprentissage, ….). J’aiderai également les collectivités à créer des écoles de la 2ème chance dont je note, au passage, que Nicolas SARKOZY vante l’existence en Guadeloupe alors que l’Etat n’y a consacré aucun crédit !

Plus globalement, j’engagerai les discussions avec les élus et les responsables économiques pour mettre au point les projets de contrats à conclure dans tous les outre-mers en faveur du développement économique, de l’emploi et de la jeunesse. Je souhaite aussi stabiliser les dispositifs fiscaux de soutien à l’économie pour donner de la visibilité aux opérateurs économiques et lancer la préparation des dispositions relatives aux outre-mers à intégrer dans le projet de loi sur le logement.

Vous préconisez le plafonnement du prix des billets d’avion pour soutenir la continuité territoriale. Comment allez-vous faire ?

La continuité territoriale est une question qui m’a été posée aussi bien au cours de mes déplacements outre-mer qu’à chacun de mes contacts avec les originaires des outre-mers vivant dans l’Hexagone. Là encore, les conséquences de la politique de développement endogène ont été funestes : la recentralisation de la gestion du dispositif s’est accompagnée de réductions de prix bien moins intéressantes qu’auparavant. Pour que les bons reviennent à leur niveau, il faut que les Régions paient ! Ce que le gouvernement leur demande donc, et à travers elles aux Ultramarins eux-mêmes, c’est ainsi de financer la compensation d’un handicap (l’éloignement) dont ils sont eux-mêmes victimes. Voilà une conception originale de la solidarité nationale !  J’ajoute que le candidat sortant a beau jeu d’annoncer qu’il va mettre en place un dispositif de continuité territoriale en faveur des originaires des outre-mers vivant dans l’Hexagone alors que c’est précisément lui-même et sa Ministre de l’outre-mer qui ont supprimé cette possibilité dans la LODEOM. Je me suis pour ma part engagé à œuvrer véritablement en faveur de la continuité territoriale. Au-delà de l’amélioration des systèmes existants, nous devons envisager l’instauration de prix plafonds afin de ne pas pénaliser les Ultramarins et de favoriser le développement touristique des outre-mers. Dans un premier temps, je souhaite que des discussions soient engagées avec les compagnies aériennes. Si celles-ci n’aboutissent pas, il faudra envisager des mesures plus contraignantes.

Pendant la crise de 2009 aux Antilles, l’ancien ministre Yves Jégo dénonçait les spéculateurs et les situations oligopolistiques. Faut-il s’en prendre à la grande distribution pour lutter contre la vie chère ?

La question n’est pas de stigmatiser mais de prendre des mesures concrètes pour le pouvoir d’achat. Les opérateurs économiques et les chefs d’entreprises qui contribuent, comme les travailleurs, à faire fonctionner l’économie doivent être respectés. En revanche, il nous faut combattre les situations monopolistiques ou oligopolistiques ou encore les ententes qui génèrent des prélèvements indus sur les consommateurs ultramarins, y compris par des mesures contraignantes si la discussion et la négociation ne suffisent pas.

J’observe que Nicolas SARKOZY reprend aujourd’hui une de mes propositions en la matière, à savoir la possibilité juridique donnée à l’Autorité de la Concurrence d’imposer à des acteurs de céder un ou plusieurs de leurs magasins. Il est cependant regrettable que sa majorité parlementaire ait voté contre cet amendement lors de la discussion parlementaire en janvier dernier du projet de loi sur la protection des consommateurs…

A cet égard, ma politique sera très différente de celle du candidat sortant : le gouvernement n’insultera personne mais sa détermination à corriger les injustices et la « pwofitasyon » sera, quant à elle, bien réelle ! Cela concernera certes les produits alimentaires mais aussi le fret maritime et aérien, les tarifs bancaires et bien sûr les tarifs de la téléphonie entre les DOM et l’Hexagone qui devront être alignés et dont je note que le candidat sortant vient de découvrir qu’ils sont trop élevés !

Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)

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B
<br /> http://www.ecured.cu/index.php/EcuRed:Enciclopedia_cubana<br /> <br /> <br /> i think it's clever to swearrr<br />
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T
<br /> Faut-il des touristes en Guadeloupe...? La Réunion est bien plus attractive, surtout l'Eté (en France) <br />
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B
<br /> Go, go, go !<br />
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