Printemps des poètes
Le printemps des poètes s’ouvre à l’outre-mer et d’infinis paysage
Daniel Maximin, commissaire de l’année des outre-mer français, Marie-Luce Penchard, Frédéric Mitterrand, Juliette Binoche, Jean-Pierre Siméon et René Velter.
Frédéric Mitterrand, Marie-Luce Penchard, Daniel Maximin et la comédienne Juliette Binoche ont présenté la 13e édition du Printemps des poètes, hier au ministère de la Culture. Le thème retenu en cette année des Outre-mer français sera « sous l’angle doux des paysages et de la lumière ultramarine » et s’intitule « D’infinis paysages ». Quatre auteurs majeurs de la poésie contemporaine seront mis à l’honneur en mars : Michel Butor, André Velter, Kenneth White et l’Haïtien René Depestre. Non, il n’y a pas d’auteur ultramarin parmi ceux-là. « Nous aurions pu choisir Edouard Glissant », a tenté de rectifier Jean-Pierre Siméon, directeur artistique, mais il ne savait pas qu’il allait mourir… Et Frédéric Mitterrand en a profité pour citer le poète martiniquais qui disait d’Haïti qu’elle était « la matrice des pays antillais ». Alors, il a cité une « voix venu du monde de la Guadeloupe, celle de Saint-John Perse » et a dit quelques vers : « C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde, De très grands vents en liesse par le monde, qui n'avaient d'aire ni de gîte, qui n'avaient garde ni mesure, et nous laissaient hommes de paille. En l'an de paille sur leur erre... Ah ! Oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants ! » Marie-Luce Penchard est venue dire que « la culture et les outre-mer sont intimement liés » avant de saluer cette première qui aura lieu le 7 mars où 400 comédiens liront dans les rues de Paris, mais aussi en province des poèmes de Césaire, de Glissant, de Gontran-Damas, de Saint-John-Perse, mais aussi de poètes moins connus venus des trois, océans. Jean-Pierre Siméon précisera un peu plus tard non sans maladresse : « Il y a des poètes kanaks. » Denis Pouwara appréciera. Mais, comme l’a rappelé la ministre de l’Outre-mer, « la poésie rapproche les hommes et les âmes où qu’elles se trouvent sur notre planète ». Juliette Binoche est venue dire un extrait de Clown d’Henri Michaux, tiré du recueil L’espace du dedans : « Un jour, un jour, bientôt peut-être, un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers ... » Une citation bien sentie qui lui a arraché des larmes.
Donc, le 7 mars, Juliette Binoche, Robin Renucci, Danis Lavant, Jacques Bonaffé, Greg Germain, Jacques Martial et 400 autres comédiens, mais aussi des élèves de cours de théâtre, des compagnies partiront depuis le métro Auber, à 12 h 45, et s’éparpilleront dans les rues de la capitale pour lire les poètes d’outre-mer. Par la suite une anthologie de la poésie des outre-mer sera éditée aux éditions Bruno Doucey : « Outremer, trois océans poésie » et une autre par Desnel, « Plumes rebelles ».
FXG (agence de presse GHM)
En outre-mer
En Guadeloupe, le lycée Ducharmoy sera mis en poésie du 21 au 26 mars. En Guyane, c’est la bibliothèque de Saint-Laurent du Maroni qui proposera jusqu’au 19 mars une exposition et un concours autour du thème « D’infinis paysages ». A Tahiti, c’est la bibliothèque universitaire qui, du 7 au 19 mars, propose un conciours d’illustration de poésies, une expositionn, des écrans diffusant des poèmes sur tout le campus, et une brigade d’intervention poétique. A Saint-Pierre de la Réunion est prévue une nuit du slam et des poètes, une exposition de photos, des distributions de PV poétiques et là aussi des brigades d’intervention poétiques dans les écoles.