Procès Admiral T et Kalash libérés sous contrôle judicaire - le récit de l'audience
Affaire Admiral T/Kalash : ouverture d'information judiciaire
Vers 23 heures, samedi, Admiral T et Kalash ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, après avoir été mis en examen pour viloences aggravées. Retour sur l'audience devant la 23e ter chambre correctionnelle, samedi.
Admiral T est arrivé le premier, vers 15 h 20, dans le box, C'est aux yeux du public qu'un gendarme lui a ôté ses menottes. Puis est arrivé Kalash, déjà désentravé. Les deux hommes rejoignent la cohorte des prévenus poursuivis pour des larcins mineurs commis l'avant-veille et qu'on juge à la chaîne (selon la procédure de comparution immédiate avec des avocats commis d'office). Les deux artistes de ragga dance hall sont les derniers à passer. La salle d'audience est petite et les 25 places disponibles sont quasiment toutes occupées par leurs proches, à commencer par Jessica Campbell, l'épouse et manager d'Admiral T, Chris Macari, le réalisateur des clips de Kalash, Jessy Barber, le coiffeur de stars, Claudy Siar de RFI et Tropiques FM, Alexis et Rebecca qui s'occupent de la communication d'Admiral T en prévision de la sortie de son album, prévue le 17 novembre et de la tournée qui doit suivre... Il y a beaucoup de stress. A l'extérieur, dans la salle des pas perdus, 100 à 200 supporters attendent. Ils sont arrivés en masse depuis midi !
A 17 heures, enfin, le président David Allonsius appelle l'affaire Christophe Campbell/ Kévin Valleray. Admiral T et Kalash se lèvent et prennent place derrière leurs avocats. Me Jim Michel-Gabriel pour le premier, Mes Eddy Arneton et Jules Ramaël pour le second. Le président désigne son assesseur sur sa gauche, une jeune magistrate, pour instruire le dossier. Elle décline : "Kévin Valleray, né en 1988 à strasbourg, domicilié au François, poursuivi pour violences, projection au sol, coups de pied, coups de poings sur M. B, voisin, ayant entraîné une incapacité de 15 jours..."
M. Bé est dans la salle, assis sur le banc des parties civiles. Il a un oeil au beurre noir et deux doigts pansés. Derrière lui, ses trois avocats parisiens et une poignée de collègues du commissariat du 11e.
La juge poursuit : "Ivresse manifeste, violences sur une fonctionnaire de police (2 jours d'ITT), coups de pied, coups de poing, projection au sol, violences sur un fonctionnaire de police, giffles, radio et lunettes arrachées, outrage à une fonctionnaire de police, en l'occurrence en lui disant : Sale pute, va te faire enculer, tu ne rappelleras pas de renforts." C'est la même litanie pour Christie Campbell, à l'exception de la première victime qu'il n'aurait donc pas touchée puisque sa prévention ne cite que deux fonctionnaires de police en exercice.
Admiral T et kalash acceptent d'être jugés tsur l'heure. "Le parquet, annonce la juge toujours souriante, voulait ouvrir une information judiciaire pour éclairer ce dossier, procéder à l'audition du pompier et du voisin qui sont intervenus... Se pose bien la question du renvoi à l'instruction et si oui, celle du maintien ou non en détention..." L'avocate de la partie civile est radieuse : "Nous étions en l'état pour juger le dossier, mais je vous laisse apprécier... Mais M. B est voisin des prévenus, ça pose une difficulté. C'est angoissant pour lui." Laurence Dané, la procureure prend la parole : "Devant la complexité de cette procédure, des investigations complémentaires sont opportunes." Elle requiert le maintien en détention pour éviter "les risques de concertation frauduleuse, les risques de pression sur les témoins et la victime." Me Arneton sasit la perche : "Le témoin restaurateur a peur de parler car il est le voisin du commissariat..." Il expose avoir déposé une plainte pour violences policières et une autre pour abus d'autorité. Me Michel Gabriel plaide la remise en liberté. Suspension.
Le tribunal revient à 18 heures. "L'affaire n'est pas en état d'être jugée et le tribunal renvoie au parquet pour mieux se pourvoir. Il ordonne le maintien en détention jusqu'à leur présentation devant un juge d'instruction." C'a été chose faite dans la soirée, avant que ne soit prononcée leur libération sous contrôle judiciaire.
FXG, à Paris
Ils ont dit :
Admiral T : " J'ai 33 ans, je suis issu d'une famille de dix enfants, j'ai grandi dans un quartier difficile (Boissard aux Abymes, NDLR). C'est la première fois que je me retrouve en garde à vue. Il y a vingt ans que je chante et que je porte des messages de tolérance, d'amour et de respect. Les jeunes, la police me respectent. Une école porte mon nom en Guadeloupe. Cette situation me touche, mon image est entâchée par cela... Et cette tâche ne partira pas."
Kalash : " Je suis aussi surpris qu'Admiral T d'être ici. On a passé trois jours enfermés sans explication. C'est la première fois que je vis cette situation. Je vous donne ma parole que nous ne tenterons pas d'entrer en contact avec ce monsieur, ni de fuir. Ce n'est pas de notre intérêt."