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Publié par fxg

Des témoignages à charges mais confus

La sixième journée du procès en appel de Ruddy Alexis, accusé devant la cour d’assises de Paris d’avoir tué dans la nuit du 17 février 2009 a démarré avec l’audition physique d’une des cinq personnes qui avaient passé cette soirée avec lui, Philippe Horn. Il accable l’accusé : « On avait entendu qu’il y avait des mouvements de jeunes boulevard Légitimus et on a décidé d’y aller pour participer à la casse et profiter du pillage… » Il enfonce le clou en précisant qu’ils s’étaient tous changés et masqués pour ne pas être reconnus et que Ruddy Alexis était venu armé d’un fusil de chasse et portait une cartouchière en bandoulière. Il raconte : « On s’est dirigé vers le boulevard Légitimus où il y avait des policiers qui échangeaient des tirs avec des jeunes armés. J’ai eu le temps de voir Alexis tirer deux coups de feu en direction des forces de l’ordre. » Il raconte encore que Ruddy Alexis a aidé des jeunes qui voulaient forcer le rideau de fer de la Sodelec en tirant deux fois sur le cadenas, en vain. La dénonciation est telle que l’avocat général lui dit : « Avez-vous bien conscience de conséquences de vos paroles pour l’accusé ? » « Oui », rétorque-t-il. Me Démocrite, Daninthe et Edmond-Mariette, en défense, vont alors essayer de mettre en exergue toutes les contradictions. C’est le troisième qui va ébranler le témoignage de Horn : « Il dit avoir entendu Alexis sur le boulevard Légitimus crier « O yo ? O yo ? » avant de tirer en direction du Match et de la Sécurité sociale. Il ne tirait donc pas sur la cité Henri IV… », lance Me Edmond-Mariette. L’audition des deux cousins, Patrice Forbin et Didier Zénon confirme une partie du témoignage de Horn. Si eux assurent être venus, comme l’affirme l’accusé, « faire leur curieux », contrairement à Horn « venu pour la casse », ils assurent avoir vu Ruddy Alexis armé, mais il y a des confusions dans leurs propos. Les témoins évoquent deux séries de tirs, l’un sur le boulevard, l’autre dans la cité… ils ne sont pas capables d’expliquer comment ils ont reconnu l’accusé… « Je n'ai pas vu Ruddy Alexis tirer sur Bino, mais le seul tireur que j'ai vu, c'est lui », déclare Didier Zénon. Henri Prudon vient à son tour à la barre et affirme à son tour que la rumeur a désigné Ruddy alexis comme le tireur.

Confronté à ces contradictions, Ruddy Alexis s’en tient à la même version : « Je n’avais ni arme, ni tenue de camouflage. » Pour lui, Henri Prudon l’a mené en bateau en lui cachant qu’il voulait casser et piller. « Je me suis désolidarisé », répète-t-il à l’envi. « Puisqu’on vous a couillonné, pourquoi êtes-vous resté ? », demande Patrice Tacita, partie civile. « Je les ai suivsi jusqu’aux amandiers sur le boulevard où j’ai rencontré un policier avec qui j’ai parlé cinq minutes. Il y avait déjà des détonations et une trentaine de jeunes armés. C’est là que je suis parti. » « Pourquoi a-t-on retrouvé des gants avec des traces de tir ? », poursuit Me Tacita. « Je n’ai aucune réponse, je ne comprends pas », répond-il. La défense fait observer que cette pièce sous scellés a disparu du dossier.

 

FXG, à Paris

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