Proces Christophe Firmin J1
Affaire Christophe Firmin : « Les filles profitaient de lui »
Le procès de Christophe Firmin a débuté hier devant la cour d’assises de Créteil. L’accuse doit répondre d’avoir volontairement donné la mort à Patricia Cetout, à Choisy-le-Roi en février 2010. Dans le box vitré, Christophe Firmin, vêtu d’une chemise blanche, semble porter le poids de l’accusation sur les épaules. A son annulaire gauche, une bague dont il expliquera qu’elle est un présent de son frère, ramené de Lourde. Il s’exprime à faible voix quand on l’interroge, poussant le président a lui demander de faire un effort d’élocution. Cette première audience a été largement consacrée à l’examen de la vie de Christophe Firmin, de sa naissance en Martinique en 1983 a sa présence, hier, dans le prétoire. Christophe a été élevé par sa mère au Vauclin, avec sa grande sœur, Pascale, et son grand frère Olivier. Son père ne l’a pas reconnu ; il était marié et avait sept autres enfants. « Mon père est un inconnu pour moi, je n’ai rien partage avec lui. » Ce père est mort, écrasé par le camion qu’il réparait. Christophe avait 15 ans. Il ne l’a pas pleuré…Sa mère dit de lui qu’il est introverti et indique ne pas savoir grand chose de la vie personnelle de son fils. Tout juste sait-elle qu’il a eu un fils, Ryan, avec une Guadeloupéenne qui l’a laissé trois mois après l’accouchement. A l’école déjà, ses maîtres disent de lui : « Elève calme, sans histoire, résultats moyens. » Après avoir raté son CAP et son BEP de métallurgie, il travaille dans une coopérative melonnière pour se payer son permis de conduire et son aller simple pour Paris où vivent déjà son frère et sa sœur. Apres quelques mois de petits boulots, il trouve, grâce à un camarade, un emploi d’opérateur de comptage chez un transporteur de fonds. Le boulot ne lui plait pas et il finira pour être condamné pour abus de confiance pour avoir détourné environ 3000 €. Auparavant, il a déjà eu un avertissement et deux jours de mise à pied pour des absences et des retards. « J’avais de réticences à aller travailler, car Eva (sa deuxième compagne à Paris, ndlr) menaçait de me dénoncer… »
La vie sentimentale de Christophe Firmin débute avec sa rencontre avec la mère de son fils. Après leur séparation en 2005, il ne reverra son fils qu’en 2009, une petite semaine. Son fils l’appelle tonton…En mars 2008, il rencontre Eva. Celle-ci lui réclame un enfant ; il ne veut pas ; elle le prend mal. Elle aura cependant une fille. « Elle pensait que j’étais le père, c’est pour ça qu’elle me faisait chanter. » Il la perd de vue et rencontre Alicia à l’aéroport alors qu’il part au Mexique. Elle y allait aussi avec Patricia Cetout. A leur retour, ils se revoient et se mettent ensemble. « C’est après que j’ai appris des choses sur elle… Elle buvait et m’a trompé à deux reprises. » Mais il ne veut pas la quitter car il s’est entiché de la fille d’Alicia. « Je donnais l’argent à la grand-mère qui s’en occupait et Alicia dépensait ses sous pour ses vêtements et ses sorties. » Elle aussi a menacé de le dénoncer à son patron.
« Vos relations avec les femmes ne semblent pas satisfaisantes », avance le président. « J’ai voulu aider les femmes que je rencontrais et elles ne me le rendaient pas bien… » Une amie de sa sœur témoigne : « Je sais qu’il vivait avec une femme qui le menait par le bout du nez. Les filles le dominaient. » Lui, il se sentait atteint dans sa virilité…
Aujourd’hui, la cour d’assises écoutera un témoin visuel de la scène de crime, un pompier, et un témoin auditif, le voisin de palier, mais aussi les proches de l’accusé et de la victime. Après avoir examiné la personnalité de la victime, la cour entendra les experts psys.
FXG (agence de presse GHM)