Proces Christophe Firmin J2
Christophe Firmin admet avoir serré le cou de Patricia Cétout
Christophe Firmin qui était décrit comme quelqu’un de gentil au premier jour de son procès, est apparu hier comme jaloux et violent avec les femmes.
Ça a été le premier moment fort de cette deuxième journée d’audience de la cour d’assises de Créteil qui juge Christophe Firmin du meurtre par strangulation de Patricia Cétout en février 2010. Celle qui devait être un témoin favorable de la défense s’est retournée contre l’accusé… Eva Mompag, ex-petite amie de Christophe (entre mars 2008 et juillet 2009) était venue pleine de tendresse pour celui qui se trouve être le père de sa petite fille. Mais très vite, elle raconte qu’elle a été victime de la jalousie et de la violence de son petit ami : « Il m’a plaqué contre un mur et c’est un voisin de palier qui l’a arrêté. » Et elle ajoute : « Des fois, il s’énervait, il ne me frappait pas, mais tapait son poing sur le mur. Un jour, il m’a plaqué au mur et serré le cou… » Elle tourne la tête vers l’accusé et reprend : « C’est moi qui l’avais cherché… » Eva s’est sentie trahie lorsqu’il l’a laissée accoucher seule, lui disant que son boulot était plus important. C’est alors qu’elle l’a dénoncé auprès de son patron pour les détournements de fonds. Sa réaction a été, là encore, violente : « Si je t’attrappe Eva, je te tue. » Malgré tout, elle a été attendrie par son sort et s’est réconciliée avec Christophe en prison. Ils ont échangé des textos et elle a demandé un droit de visite qui lui a été refusé. C’est à l’audience qu’elle comprend les raisons de ce refus. Me Ursulet, partie civile, lui fait savoir ce que Christophe a dit d’elle au juge d’instruction : « C’est quelqu’un de volage qui m’a trompé ; elle a prétendu que j’étais le père de son enfant. » La jeune femme est émue, se tourne vers l’accusé et lui lance, sèchement : « Tu veux des tests ADN peut-être ? » Comprenant qu’elle a affaire a un manipulateur, elle répète : « Il m’a plaqué contre le mur, il l’a fait deux fois : il n’a pas serré. »
L'aveu
L’autre moment fort, c’est quand la cour est revenu sur les circonstances de la mort de Patricia Cétout. Le président a rappelé que lors de ses auditions de garde à vue, Christophe avait donné une version ou il admettait qu’ à l’occasion d’une petite dispute avec la jeune femme, il avait pris la ceinture d’un peignoir et serré son cou. Lors de la reconstitution, il a avancé la thèse d’un mouvement accidentel en se retournant vers la télévision. Alors, vêtu cette fois d’une chemise noire, Christophe a longuement parlé : « C’est la première fois que je rencontrais quelqu’un comme elle ; toutes les autres femmes que j’avais rencontrées étaient fausses. Je n’ai pas voulu ça, elle était tout pour moi… » Et puis il lâche : « C’est vrai que j’ai serré… » Ils avaient commence à parler d’Alicia, la petite amie de Christophe. Patricia lui a demandé ce qu’il faisait avec elle. « Moi aussi, je me posais la question. Je n’étais pas énervé au point de tuer ma meilleure amie… » Et il tente d’expliquer Patricia assise sur le canapé, lui en face, ayant saisi la ceinture de coton pour lui en donner des coups, « comme un jeu »… Elle lui avait donné quelques tapes sur la tête. « Elle tenait aussi la ceinture, j’ai serré deux ou trois minutes pour la calmer. Elle s’est levée, a trébuché et je suis tombé en même temps qu’elle avec un morceau de ceinture en main. Je ne sais pas si elle avait déjà perdu conscience, j’ai tourné la tête pour regarder la télé. Je croyais qu’elle faisait semblant et j’ai encore serré, peut-être deux ou trois minutes de trop… » Se rendant compte de la gravité de la chose, il s’est alors adressé aux jurés : « Soyez conciliants… Soyez fermes… Je risque vingt ans de prison, mais ça ne sera jamais assez… J’ai serré, mais je n’ai pas voulu la tuer. Je l’ai fait pour qu’elle se calme. »
Aujourd’hui, la cour entend les plaidoiries des parties civiles, le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries de la défense avant de rendre son verdict.
FXG (agence de presse GHM)