Procès Mamodtaky 12e jour
Jean-François Crozet enfonce le clou
« Vous ne voulez pas envisager l’acquittement de cet homme ! » Me Dupond-Moretti a rué dans les brancards dès les premiers instants de l’audition de Damdjy Riazhoussen. « Vous faites revenir les témoins à charge… J’entends une personne co-accusée et condamnée qui nse considère innocente ! » Damdjy Riazhoussen, condamné à 15 ans pour complicité, a nié toute participation, hier devant la cour d’assises de Créteil qui juge depuis le 4 février, Mamod Abasse Mamodtaky du quintuple meurtre de membres de la famille de sa femme en avril 2001 à Madagascar. La colère de Me Dupond-Moretti ne s’est pas calmée avec l’arrivée du second témoin, lui aussi déjà auditionné lors de la première semaine d’audience, Jean-François Crozet. Le Réunionnais de l’équipe, a pris 20 ans en première instance en 2008. « J’y étais, a-t-il répété, avec Mamodtaky et Babar Ali. » Il va plus loin encore quand il déclare que Mamodtaky, au moment du procès civil qui a suivi le procès d’assises de Paris, lui a proposé 25 000 € « pour que je ferme ma gueule ». Mamodtaky nie. Me Dupond-Moretti le traite de « balance, indic » ; Jean-François Crozet, pompiste à la station de Damdjy au Chaudron commence par disculper par Damdjy. « Il m’avait viré. » Il l’exclut d’une réunion où Mamod, Seyla, épouse de Damdjy en instance de divorce et sœur de Mamod, et le père de Mamod lui aurait proposé 1 200 000 francs français pour tuer Anita, l’épouse de Mamod. Alors il raconte son week-end des 21 et 22 avril 2001 où un certain Alex lui a servi de chauffeur en ville. « On est parti dans la Twingode Mamod avec Babar Ali. Les armes étaient dans le coffre. Au domaine de Fenoarivo, Mamod a distribué les armes. Ils sont descendus, ont tiré… Ca n’a pas duré longtemps. J’ai pris la fuite. Mamod et Babar Ali m’ont rejoint à la voiture. Me Boniface lit ses déclarations antérieures : « Mamod était content qu’Anita soit morte, c’est ce qu’il croyait. » Ils ont jeté les armes sur la route du retour et Jean-François Crozet s’est fait déposer au Hilton de Tana avant d’aller prendre une chambre à l’hôtel de France. « C’est invraisemblable de payer quelqu’un pour aller tuer de gens, réplique Mamodtaky, de l’accompagner et que cette personne tire en l’air ! Est-ce cohérent ? C’est clair qu’il a la protection de quelqu’un ! » Et il met en cause les deux témoins qui sont incarcérés à la même prison de Lyon : « Je pense que tout le monde aura compris ! » Montrant crozet, Me Dupond-Moretti s’exclame : « C’était votre assassin, c’est devenu votre allié objectif ! » Un assesseur intervient en citant Marianne Rafizanimanana: « Il y avait trois personnes : Babar Ali, Crozet et Alex. » « On essaie de sauver la peau de Mamodtaky pour mettre Alex à la place. Alex n’a jamais été là ! » « Damdjy devait envoyer deux personnes », tente l’accusé… « Pourquoi avoir changé de version aux Assises de Paris ? », demande Me Boniface, partie civile. « A Paris, on comptait tout miser sur l’enquête de Gérard Demmer et obtenir encore une nullité comme à Saint-Denis. »
Ce mercredi, ont lieu les dernières auditions d’experts. Jeudi, ce sera le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries des parties civiles et vendredi, ce seront les plaidoiries de la défense.
FXG, à Créteil