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Publié par fxg

 

Le Martiniquais qui vit avec une balle dans la tête face à son agresseur

Il y a dix ans, en sortant de boîte de nuit, le Martiniquais Bruno Harpon recevait une balle dans le crâne. Son agresseur, Eric Steger, condamné à vingt ans de prison a fait appel de sa condamnation. Le procès en appel s’ouvre lundi à Evry (91).

Lundi à la cour d’assises d’appel d’Evry, il y aura d’un côté les ténors Mes Dupont-Moretti et Herzog, et de l’autre, Me Ursulet, le Martiniquais. Les premiers défendent un producteur de rap, accusé du meurtre d’un vigile et de tentative de meurtre sur la personne de Bruno Harpon ; le second, défend le rescapé qui vit depuis dix ans avec un projectile dans la tête. En 2003, Eric Steger avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour assassinat et tentative d’assassinat. Les faits remontent au 30 octobre 1999, entre 5 heures et  6 heures. Au sortir d’une soirée antillaise dans le XIIIe arrondissement de Paris, deux individus sont expulsés de la boîte. Une fois dehors, les deux jeunes gens alertent leurs amis restés à l’intérieur, dont l’accusé, qui les rejoignent aussitôt.  Là, des coups de fils auraient été passés pour récupérer des armes… Le groupe d’amis cherche la confrontation avec les services de sécurité de la discothèque. Des tirs éclatent. Un vigile est tué d’une balle dans le dos et Bruno Harpon, qui se trouvait à proximité du perron, reçoit une balle perdue dans le crâne. Le tumulte qui s’en suit permet aux protagonistes de s’enfuir avant l’arrivée des forces de police.

Une victime poursuivie pour exhibitionnisme

L’enquête relève les impacts de balles, les traces de poudre et des douilles ; les interrogatoires de l’accusé ainsi que ceux des autres mis en examen, les informations livrées par les téléphones portables semblent attester, selon Me Ursulet, de la préméditation de la démarche de cet homme à « la personnalité dense ». Eric Steger nie avoir récupéré un fusil à pompe comme il nie être l’auteur des tirs. Cependant un témoin affirme avoir remis l’arme à l’accusé à 5 h 29 tandis qu’un autre l’identifie formellement comme étant le tireur. Un tireur « calme et posé », selon le réquisitoire de renvoi devant la cour d’assises.

Bruno Harpon garde les séquelles de cette soirée pour la vie. La balle, jusqu’à ce jour logée dans son crâne, atteint ses capacités cognitives et altère son comportement. Garçon sans histoire hier, il est aujourd’hui poursuivi pour exhibitionnisme… Le procès doit durer toute la semaine.

Gaëlle Jotham (Agence de presse GHM)

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