Référendum en Martinique et Guyane
Les Martiniquais et Guyanais ont dit non à une autonomie élargie de leurs territoires à une écrasante majorité (80 % et 70 %), dimanche. Cette consultation avait été décidée par le président de la République en juin dernier, lors de son déplacement à Fort-de-France. Il répondait ainsi favorablement aux souhaits de 80% des élus de ces deux départements-régions d’outre-mer, dirigés par la gauche locale, et qui souhaitaient devenir des collectivités uniques régies par l’article 74 de la Constitution. Comme en Polynésie ou à Saint-Pierre-et-Miquelon.
La décision de Nicolas Sarkozy n’a pas été dictée par la crise de l’hiver dernier aux Antilles, puisque la réponse à celle-ci a été la tenue d’états généraux et les 137 mesures prises lors du conseil interministériel de l’outre-mer du 6 novembre. Il n’empêche, le résultat du vote de dimanche doit satisfaire Nicolas Sarkozy, puisqu’il aboutit à une redistribution des cartes dans les jeux politiques locaux à deux mois des élections régionales. Le scrutin a révélé que les élus locaux étaient en décalage avec leurs populations ; celles-ci n’ont pas voulu tenter une aventure qui, pour certains, avait des parfums d’indépendantisme, et pour beaucoup, allait porter atteinte aux minima sociaux.
« C’est le salaire de la peur », a déploré dimanche soir Alfred Marie-Jeanne, président de la Région Martinique et du Mouvement indépendantiste martiniquais, et chantre du oui. « L’Etat garantit l’intérêt général », indiquait pour sa part Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer qui s’est réjouie du résultat. Autre défenseur malheureux du oui, la députée guyanaise de gauche, Christiane Taubira, ne s’est pas sentie pour autant désavouée : « Je n’appartiens pas à l’équipe sortante contrairement à Rodolphe Alexandre. » Ce dernier, pressenti tête de liste UMP aux régionales est le maire divers droite de Cayenne et chef de file du non. C’est un transfuge du Parti socialiste guyanais, parti qui tient la Région et soutenait le oui…
Dimanche 24 janvier, les électeurs retourneront devant les urnes. Cette fois, il s’agira de dire s’ils approuvent une fusion des conseils général et régional en une collectivité unique régie par l’article 73, c’est-à-dire le droit commun de la République. Pour la ministre de l’Outre-mer, il s’agit d’une démarche de simplification administrative.
FXG (Agence de presse GHM)