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Publié par fxg

 

Transformation du statut des ports des DOM : négociations en coursDelegation-CCI-DOM-devant-ministere-transport.jpg

Les principaux dirigeants des chambres de commerce et d’industrie de la Martinique, la Réunion, la Guyane, et le président du port autonome de la Guadeloupe reçus successivement par Marie-Luce Penchard et son collègue en charge des Transports, Thierry Mariani, lundi et mardi à Paris, ont unanimement demandé le report d’un an de la réforme portuaire. Sa mise en place est prévue pour le 1er janvier 2012, et doit se traduire en Martinique, à la Réunion et en Guyane où les concessions portuaires sont gérées par les CCI, par la création d’un établissement public d’Etat. Lepelletier.jpg« Nous avons discuté particulièrement de calendrier avec les ministres, a déclaré Jean-Paul Lepelletier, président de la CCI de la Guyane. Notre problème, c’est que nous avons pour interlocuteur un inspecteur général chargé de la mise en place de la réforme et dans sa feuille de mission, il est indiqué qu’il doit mettre en œuvre la réforme au 1er janvier 2012. L’inspecteur nous disant qu’il tenait ses ordres des ministres, nous sommes allés voir les ministres... » Le gouvernement préfère, selon un familier de cette réforme, que ce soit fait avant les présidentielles et pas après… « La question, a indiqué l’inspecteur  général Jean-Claude Le Clech, est (il hésite) à l’examen… Les seules discussions qui restent sont la date exacte de mise en œuvre et les compensations financières du retrait des concessions. » Si la Guyane et la Martinique sont au bout de leurs concessions (elles s’achèvent fin 2011), celle de la Réunion court jusqu’en 2018 et ça pose la question des compensations financières. Ibrahim-Patel.jpg« La compensation, selon Ibrahim Patel, président de la CCI de la Réunion, c’est 1,2 millions d’euros par an pendant six ans, ça fait quand même 7,2 millions d’euros. Est-ce que l’Etat va être réaliste dans le financement de la compensation ? » Comme ses collègues des Antilles et de la Guyane, il sait que pour le port de La Rochelle, la compensation objective due n’a pas été du même montant malgré le consensus. « C’est notre inquiétude. J’ai posé la question au ministre Mariani, j’ai posé la question à l’inspecteur Le Clech qui a fait un grand sourire… Aujourd’hui, on discute avec Mariani, mais l’arbitrage financier, c’est Bercy. » Ibrahim Patel sait que rien n’est acquis… « Nous avons précisément les mêmes soucis concernant les problèmes de contribution interservices, dit Manuel Baudouin, c’est-à-dire de vente de prestations de services par la CCI au port. Tous, nous avons des CCI qui ont été calibrées en fonction d’un service rendu aux plateformes, on ne peut imaginer que, du jour au lendemain, ces services soient arrêtés et les facturations aussi. » Le transfert du port de la tutelle de la CCI à celle du nouvel établissement signifie pour la Réunion le redéploiement de plus de 300 personnes selon M. Patel.

Des préfigurateurs nommés avant le 30 juin

Gil-Themine.jpg« En Martinique, 80 personnes travaillent déjà sur la plateforme et, par ailleurs, il y a des gens des services centraux qui fournissent des produits et des activités au port. Là, la ligne de départage n’est pas facile à faire parce que ce ne sont pas des temps pleins et c’est là-dessus qu’il faut qu’on arrive à trouver des accords avec les tutelles et les intéressés. » Le gouvernement pourrait accéder à cette demande de report, tout en maintenant le calendrier parlementaire qui prévoit un vote de la loi avant fin 2011. « Je crois, avance Gil Themine du port autonome de la Guadeloupe, que Thierry Mariani en a accepté le principe puisque aujourd’hui aucun préfigurateur n’a été nommé et qu’il serait difficile de tenir ce calendrier, et que les mesures de compensation n’ont pas encore été analysées. » De nouveaux rendez-vous au ministère des Transports et à Bercy sont prévus le mois prochain et une mission est attendue à Fort-de-France pour préfigurer les conditions financières de transfert et commencer à entrer dans les détails. Selon notre source, les préfigurateurs chargés d’organiser les transferts et la mise en place les établissements publics d’Etat, seraient nommés avant le 30 juin prochain.

FXG (agence de presse GHM)

 


Les enjeux liés à la gouvernance des nouvelles structures portuaires

 

Baudouin.jpg« Nous militons avec nos collègues pour que la CCI garde son rôle de référent en matière de gestion portuaire et garde toute son importance notamment au niveau de la présidence du conseil de surveillance. » Cette confidence de Jean-Paul Lepelletier de la CCI de Cayenne montre que les tractations vont bon train pour déterminer la composition des futurs organes de direction des futurs établissements portuaires. « La préfiguration du futur établissement n’est pas encore faite mais on sait déjà que tous les ministères reconnaissent la place essentielle que les CCI devront avoir au conseil de surveillance », insiste Manuel Baudouin (photo). Les CCI se sont battues et ont obtenu que leurs représentants au conseil de surveillance (17 en tout) passent de trois à quatre aux côtés de quatre personnalités qualifiées nommées par l’Etat, de représentant des collectivités territoriales et de représentants de l’Etat sur place. Le port de la Guadeloupe n’est concerné que par cet aspect de la gouvernance puisqu’il est déjà port autonome. Quant à l’idée de créer, comme il en existe pour les ports de Bordeaux, La Rochelle et Nantes ou ceux de Paris, Rouen et Le Havre, un comité de coordination, une structure légère en charge de gérer les complémentarités et la concurrence des trois ports des Antilles et de la Guyane, l’inspecteur général Le Clech a indiqué : « Ce n’est pas prévu dans le projet de loi, mais c’est toujours en discussion, à l’étude… »

FXG

 


Le mirage de la 3e écluse du canal de Panama

 

lets-assume-it-is-a-database-small.jpgSelon Manuel Baudouin, président de la CCI de la Martinique, la place de Fort-de-France est en lice pour bénéficier des flux qui proviendront de l’ouverture d’une 3e écluse sur le canal de Panama en 2014. A ce titre, elle a un projet très important qui est l’extension du port de la Pointe des Grives. « Ce port a pris un certain retard administratif pour des raisons tiers et il est temps de rattraper ce retard partiellement imputable à l’Etat. » « Il est temps », dit-il, car il sait que la Guadeloupe a bénéficié, lundi, d’un courrier de Marie-Luce Penchard qui permet l’ouverture d’une enquête publique. « La Martinique, malheureusement n’en est pas là alors que ses qualités nautiques sont unanimement reconnues, y compris par le premier opérateur, la CMA-CGM qui considère que nous avons un port naturel en eaux profondes avec un chenal particulièrement adapté. » Il voudrait donc pouvoir investir rapidement, avec la quote-part de l’Etat, les 60 millions nécessaires pour créer un nouveau poste à quai et agrandir les terre-pleins pour le stockage des conteneurs. La Guadeloupe, elle, s’est positionnée dans un projet pharaonique. Lors de son passage au port de Jarry, il y a un mois, Rodolphe Saadé de la CMA-CGM s’est fait présenté par Laurent Martens, le directeur du port autonome, un projet de 600 millions d’euros en deux phases avec approfondissement et agrandissement du port. La Guadeloupe, comme la Martinique, regardent avec envie l’ouverture prochaine de cette 3e écluse et l’arrivée de la flotte des super cargos capables de transporter 12 ou 14 000 boîtes. « Panama et les notions de hub et de transbordements sont des mots magiques, estime un expert proche de CMA-CGM. Seule la géographie, le prix des transbordements et la fiabilité sociale déterminent un hub ! » Selon cet expert, la Guadeloupe comme la Martinique ne sont pas en mesure de devenir des hubs internationaux. « Des hubs régionaux oui, ils le sont déjà avec leurs capacité d’accueillir des navires transportant 2 000 boites et 5 000 d’ici cinq ans, mais c’est Kingston en Jamaïque, qui est sur la route de la côte Est des Etats-Unis, qui demeure le port d’éclatement. » Pourtant, Marie-Luce Penchard a autorisé l’enquête publique et Victorin Lurel soutient à fond ce projet. « Le port autonome conclut un proche du patron de CMA-CGM, fait fantasmer les Guadeloupéens, mais la visite de Rodolphe Saadé a fait l’effet d’une douche froide ! » Car le patron de la CMA-CGM, s’il louche du côté du port de Kingston (que Maersk veut lâcher), semble intéresser pour apporter sa part de développement à Haïti, en créant là-bas ce fameux hub d’éclatement au débouché du canal de Panama…

FXG

Photo tirée gu site blog.gralike.com


L’aéroport de Guadeloupe Pôle Caraïbes aussi… 

Alain-Bievre.jpgLa concession aéroportuaire de la CCI de Guadeloupe court jusqu’au 31 décembre 2015 et après, c’en sera fini du rôle de la CCI dans sa gestion. Alain Bièvre, directeur général de l’aéroport de Guadeloupe (photo), était aussi présent chez Thierry Mariani. « Les aéroports d’outre-mer observent ce qui se passe actuellement dans le processus d’ouverture du capital des sociétés aéroportuaires de l’Etat aux sociétés aéroportuaires privées. Les aéroports des DOM ne souhaitent pas que leurs plateformes s’inscrivent dans ce même scénario parce qu’il est clair que l’Etat ne peut pas se désengager complètement des ces plateformes aéroportuaires d’outre-mer qui ont une stratégie bien plus forte que les plateformes régionales métropolitaines. A la Réunion comme aux Antilles Guyane, l’aéroport est un point d’entrée obligatoire et on ne peut pas laisser ces aéroports gérés uniquement dans le cadre d’intérêts privés. C’est ce message que nous sommes venus porter au ministre pour que la spécificité des aéroports d’outre-mer qui a été débattue dans la loi instituant les sociétés aéroportuaires se traduise dans les faits. Il y a des textes qui permettent qu’il y ait effectivement un capital qui reste majoritairement public bien au-delà de 2015. Pour l’instant nous n’avons que des engagements verbaux qui sont réitérés comme ça a été le cas lors des débats précédant l’adoption de la loi. Je crois que là, il faut qu’il y ait des textes qui évitent qu’on se trouve dans le scénario qui se déroule actuellement sur les plateformes de Lyon, Toulouse et Bordeaux avec une mise de capital sur le marché au plus offrant.

FXG

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T
<br /> <br /> Et si l'Etat était déjà en fait une société privée (ou mixte) ? Un jour j'étais chez Darty et un vendeur a essayé de me vendre du gaz, en reprenant mon contrat  ex-GDF, il avait accès à<br /> un réseau informatique....Il m'a donné ma consommation, etc. Les patrons de la banque de France et les grandes banques commerciales sont logés dans les mêmes immeubles (rue Raspail). Les<br /> armes militaires de la France sont des produits (privé-public). Le siège de ministère de la défense est paraît-il une propriété chinoise dont le ministère (La France) est locataire....<br /> <br /> <br /> L'Etat d'un côté et le privé de l'autre, c'est un concept, c'est du virtuel, la réalité est bien différente.<br /> <br /> <br /> Une des questions est : le statut et surtout les salaires des gens du portuaire changeront à la hausse et durablement, etc.<br /> <br /> <br /> Comme l'interprétait la divine diva populaire (ABBA) dans les années 70 : "money money money" suivie sur cette voix par Pink floyd.<br /> <br /> <br /> Une autre question qui se pose est l'économie de la Guadeloupe est-elle privée ou publique, pour beaucoup, l'argent n'a jamais eu d'odeur.<br /> <br /> <br /> <br />
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