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Publié par fxg

 

La réforme portuaire outre-mer est lancée

Le secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau, déclarait au début de l’année qu’il espérait voir aboutir la réforme portuaire en 2010. Pour l’outre-mer, les choses sont moins évidentes… Dominique Bussereau et Marie-Luce Penchard se sont rencontrés en décembre dernier. Selon une source proche du dossier, les ministres auraient décidé de lancer la réforme en outre-mer, sans trop en parler et de manière partielle. En Guadeloupe, le statut de port autonome donne déjà, de fait, du corps à la réforme même s’il reste à modifier le système de gouvernance. Le concept de grand port maritime qui doit se substituer aux ports actuels appelle un conseil de surveillance intégrant des personnes non impliquées dans la vie du port, un directoire, organisme de direction opérationnelle local, et un comité commercial et stratégique réunissant les acteurs économiques de la vie du port. Mise à part cette réforme de la gouvernance attendue pour 2011, un des problèmes reste celui de l’intégration aux manutentionnaires de l’outil industriel. Car si c’est là un objectif recherché dans les sept grandes régions portuaires de l’Hexagone, ce n’est pas forcément ce qui est recherché outre-mer. « C’est un bâton m… difficile à manier socialement », confie un transporteur spécialiste des Antilles même s’il se félicite de la fusion des deux sociétés de manutention en Guadeloupe.

La mission Leclech

Dans les autres DOM que sont la Martinique, la Guyane et la Réunion, les ports dépendent des Chambres de commerce et d’industrie. Ce système est condamné à terme et un nouveau statut indépendant des CCI devrait être mis en œuvre en 2011. L’ancien directeur du port autonome de Guadeloupe, l’ingénieur Leclech doit se rendre en juin en Martinique (puis en Guyane et à la Réunion) pour examiner l’adaptation nécessaire à la réforme. Une partie des personnels a un statut issu des CCI, une autre, un statut de fonctionnaires. L’ingénieur Leclech devra donc harmoniser les régimes et préconiser un mode de direction… Pas simple ! Selon Jean-Louis Saulnier, ancien directeur général de CMA-CGM pour les Antilles et la Guyane, nommer certains des administrateurs communs aux trois grands ports français de la zone devrait être une piste à retenir pour favoriser les synergies et l’union des forces plutôt qu’une concurrence stupide. « Les trois ports se sauveront ensemble », aime à dire celui qui se verrait bien intégrer ce nouveau conseil de surveillance.

FXG (agence de presse GHM)


Le faux monopole de CMA-CGM

1er transporteur maritime français, CMA-CGM détient 52 % des parts de marché du transport en containers sur les Antilles. Ses concurrents sont Maersk (20 %) et Marseille Fret (20 %) même si ça ne se voit pas car les bateaux sont tous armés par CMA-CGM qui vend à ses concurrents presque la moitié de ses capacités de fret. « Qui investit tient le marché », explique M. Saulnier. Il rappelle que depuis 2004, CMA-CGM a investi 400 millions d’euros aux Antilles. Mais la situation de la compagnie maritime est préoccupante : 5 milliards d’euros d’endettement, 50 bateaux commandés mais non financés et une perte annuelle estimée (CMA-CGM n'a pas publié ses résultats pour 2009) à 1 milliard d’euros (contre 2 milliards pour son concurrent Maersk). Jacques Saadé, le patron de CMA-CGM, a 74 ans et doit songer à passer la main. Il a mis son fils Rodolphe sur le coup, mais le vrai patron est Philippe Soulié. Pour faire face à l’endettement, il faut recapitaliser la compagnie, mais Saadé veut veiller à garder la majorité des parts et la main sur la décision. L’Etat a néanmoins apporté son soutien à une offre du groupe Louis Dreyfus qui propose de prendre 51 % des parts et la direction opérationnelle. Dans ce contexte, il faudra veiller à ce que deviendra la filiale Antilles Guyane de CMA-CGM. Avec le reste des DTOM TOM, elle est rentable et représente 7 à 8 % de l’activité globale de CMA-CGM.

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