Richard Samuel, commandeur de l'ordre national du Mérite
Richard Samuel est commandeur de l’ordre national du Mérite
Le Guadeloupéen Richard Samuel, préfet et ancien coordinateur des états généraux de l’Outre-mer, a reçu la cravate de commandeur de l’ordre du Mérite.
C’est sur sa « réserve personnelle de Croix » que le président de la République a décidé, le 15 mai dernier, d’élever le Guadeloupéen Richard Samuel, préfet du Maine-et-Loire, au grade de commandeur dans l’ordre national du Mérite. La remise de la cravate a eu lieu mercredi 13 juillet dans la cour de l’hôtel Beauvau, siège du ministère de l’Intérieur. Claude Guéant étant sur le billard pour subir un pontage, c’est le ministre des Collectivités territoriales, Philippe Richert qui a officié. Dans le public, alors que les récipiendaires, la garde républicaine et la musique de la police nationale attendait le ministre, une petite voix s’est hasardée à interpeller à distance le préfet Samuel. Un petit garçon prénommé Richard-Théo, vêtu d’un costume, avec cravate et pochette assorties, essayait d’attirer l’attention de son père, au garde à vous, de l’autre côté du cordon rouge séparant les invités. C’est en fils de la République que le préfet Samuel a reçu son insigne (le plus haut remis ce jour) des mains du ministre. Pas de discours, juste un protocole bien huilé et une Marseillaise bien sonnée. « C’est grâce à lui s’il y a eu le conseil interministériel de l’Outre-mer », a indiqué son ami Daniel Maximin, commissaire de l’année des Outre-mer français, présent lui aussi dans le public. Ange Mancini, ancien préfet de la Martinique et de la Guyane, et désormais coordonnateur central du renseignement intérieur, l’a cordialement salué… A 59 ans, il ne manque plus qu’à Richard Samuel de décrocher une préfecture de région. Né dans la rue Gosset à Pointe-à-Pitre, Richard Samuel est un ancien du lycée Carnot avant de faire partie de la première promotion admise à Baimbridge. Après son bac, il part faire l’institut d’études politiques de Paris, obtient une licence d’histoire, une maîtrise et un diplôme d’études approfondies en droit public. Admis au concours des administrateurs de la ville de Paris en 1979, il intègre l’ENA, promotion des droits de l’Homme (avec l’ancien ministre François Goulard, l’historien de la Turquie et ancien directeur adjoint de cabinet de Michèle Alliot-Marie, Alexandre Jevakhoff, et encore l’écrivain François Sureau). Après trois ans à Paris, en 1984, il regagne sa Guadeloupe natale, encore agitée par les nuits bleues des indépendantistes, pour devenir directeur de cabinet de Lucette Michaux-Chevry au Conseil général, puis directeur général des services sous la présidence de Dominique Larifla.
Du crash de Maracaïbo aux états généraux de l’Outre-mer
En 1988, il est nommé sous-préfet de Clermont dans l’Oise. En 1990, direction la Corse où il prend le poste de secrétaire générale aux affaires régionales. Mais très vite, il cumule ces fonctions avec celle de commissaire au développement. « Le titulaire avait été ficelé et jeté sur un tapis roulant », témoigne l’intéressé pour expliquer cette double casquette… En 1993, il est sous-préfet de Vienne en Isère, puis en 1995, secrétaire général de la préfecture du Puy-de-Dôme. En 1997, il rejoint un poste de conseiller technique au cabinet de Dominique Perben, alors titulaire du ministère de la Fonction publique. Pendant les deux premières années de la cohabitation, il reste au ministère de l’Intérieur comme sous-directeur. Puis, c’est la Normandie, de 1999 à 2003 ; il est sous-préfet du Havre. En 2003, il est promu préfet et prend en charge le département de la Meuse. En 2005, il rentre à Paris où il devient le directeur des affaires politiques, administratives et financières (DAPAF) au ministère de l’Outre-mer. En août, après le crash du vol opérant la liaison Fort-de-France Panama, François Baroin le nomme, en plus de ses fonctions de DAPAF, préfet en charge de l’accompagnement des victimes du crash de Maracaïbo. L’année suivante, François Baroin en fait son directeur de cabinet en remplacement du préfet Vian. Il suit Baroin au ministère de l’Intérieur, comme directeur adjoint de cabinet, pour quelques semaines avant l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Préfet de l’Eure pendant dix-huit mois, Richard Samuel est rappelé à Paris pour prendre le poste de directeur général de l’Outre-mer (patron de l’administration de la rue Oudinot) puis diriger, après la crise sociale aux Antilles, les états généraux de l’Outre-mer qui aboutiront au conseil interministériel de l’outre-mer du 6 novembre 2009. Un mois plus tard, il est nommé préfet de département à Angers. Modèle de réussite par le mérite, Richard Samuel n’a jamais voulu être un symbole mais, simplement, un serviteur de l’Etat. Il savait le rappeler à ceux qui ne voyaient en lui qu’un ratio de diversité dans le corps préfectoral.
FXG (agence de presse GHM)