Riz en Guyane
Georges Patient plaide à Paris l’avenir de la riziculture à Mana
Georges Patient, sénateur maire de Mana, est venu plaider à Paris, auprès du conseiller du ministre de l’Agriculture pour la modernisation agricole et l’Outre-mer, Jean-François Michel, l’avenir de la filière rizicole sur le polder de sa commune. Après la faillite de SOS Arada, les repreneurs éventuels s’inquiètent des impératifs de rentabilité à l’hectare imposés pour bénéficier des subventions. L’une émane d’anciens actionnaires de SOS auxquels se sont adjoints des sous-traitants présents déjà dans la filière à Mana, la compagnie aérienne, un industriel du Suriname et un gros négociant haïtien qui aurait 50 % du capital. « Ce repreneur met comme condition la suppression de l’objectif de rendement ». Au ministère on a estimé qu’il ne fallait pas mettre au premier plan cette condition, mais que « ce qui est important, c’est la solidité financière et technique du repreneur qui doit être capable de pérenniser la filière ». Il a donc été décidé que les projets feraient l’objet d’un double audit : le premier par le CIRAD, le second, purement financier, par l’Agence française de développement. « La filière ne peut reposer simplement sur une aide à l’hectare », reconnaît le sénateur qui s’explique : « On ne peut avoir 2 à 3 millions de chiffre d’affaires en production et 6 ou 7 millions en subvention… » Le ministère semble avoir compris toutefois l’importance de la chose car il serait prêt à différer l’objectif de rendement. Mais le coût de cession du foncier et de l’outil industriel impose cette vigilance. L’Etat avait vendu 400 euros l’hectare il y a quelques années et il y a au moins 2700 hectares (les 600 autres appartenant à un riziculteur en faillite, mais récalcitrant ») ; le prix de revente pourrait être de 1 000 euros l’hectare.
Il y a un deuxième repreneur qui vit sur le polder même qui déjà pense atteindre ces objectifs. « L’objectif de rendement n’est pas un écueil pour lui, mais se pose la question de sa solidité financière… » Georges Patient ne croit plus, contrairement à ce qu’il a pu penser, qu’il y a un non ferme de l’Etat sur la filière rizicole, d’autant qu’il y a un potentiel de 8 millions d’euros d’aide pour l’ensemble polder : « S’il y a un repreneur solide, l’Etat suivra, c’est ce que j’ai retenu. Mais il ne faut pas qu’il y ait de cessation d’activité sur ce polder. La CROG a décidé d’arrêter son activité au 31 décembre, moi je voudrais qu’il y ait un repreneur avant. » La coordination rurale a fait aussi une offre de reprise mais M. Patient ne croit pas qu’au niveau de l’Etat, « on soit dans cette spéculation avec une alternance riz élevage… » Un quatrième candidat existe (il est même allé visiter des rizières à Nikerie au Suriname) et peut être un interlocuteur d’importance, même s’il n’a pas encore communiqué son dossier.
« Avec les deux principaux repreneurs possibles, on peut arriver à une situation équilibrée dans l’exploitation rizicole en Guyane avec bien sûr l’aide à l’hectare ; le problème qui se pose pour l’un, c’est la mise en avant de l’obligation de rendement, et pour l’autre, je n’ai pas encore de preuves de sa solidité financière alors que techniquement, il est prêt. » Lundi, on aura une première approche d’un des dossiers, « peut-être le plus sérieux, le plus rigoureux », lors d’une réunion à la sous-préfecture de Saint-Laurent avec le préfet, le directeur de l’agriculture et de la forêt et les repreneurs qui seront reçus séparément. Une simple première, étape avant les expertises…
FXG (agence de presse GHM)
La Cogumer et les fonds européens
La Cogumer est un gros projet de pêche sur la commune de Remire-Montjoly que le sénateur Patient a tenu aussi à défendre devant le conseiller du ministre de l’Agriculture. Ce projet veut faire appel au fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et au fonds européen pour la pêche (FEP). « Le problème tient à l’interprétation de l’utilisation conjointe de ces deux fonds, explique Georges Patient. Pour le promoteur, on peut les concilier ; pour la DRIRE et la préfecture, ce n’est pas possible. Or, le ministère m’avait fait savoir dans un courrier que l’on pouvait concilier ces deux fonds. » Le conseiller du ministre a donc décidé de faire procéder à une expertise car c’est un projet d’importance pour la filière pêche et pour la commune prête à mettre un terrain à disposition.