Robert Moy, directeur des radios à RFO
Robert Moy, le premier internaute guyanais
Robert Moy, ancien cadre de RFO Guyane, ancien directeur de RFO Guadeloupe, vient d’être nommé directeur de la radio à France Télévisions.
Ceux qui, vers 1980, ont été élèves à l’école primaire de Saint-Laurent du Maroni, non loin de l’ancien camp de la transportation, ou à Montjoly, se souviennent peut-être de Robert Moy, cet éphémère instituteur sorti de l’IUFM de Guyane en 1981. « L’IUFM était alors un des rares cycles d’études qu’on pouvait faire en Guyane sauf à aller s’exporter aux Antilles pour faire du droit… » Après son bac scientifique décroché en 1979 à Cayenne, Robert Moy fait donc le choix d’étudier au pays même s’il sait qu’il n’est pas un « hussard de la République ». Il participe à une sélection lancée par RFO qui veut recruter des techniciens supérieurs. Il se lance, est reçu et aussitôt envoyé en formation complémentaire à l’Institut national de l’audiovisuel et à l’IUT de Créteil. Le voilà de retour, en Guyane, désormais technicien d’exploitation et de maintenance à la radio, d’abord, puis à la télé. A partir de 1988, il devient responsable de production, puis responsable de la fabrication télévision. « Je me suis préoccupé du développement des productions locales, de la coopération régionale et de la couverture du territoire. » Il s’intéresse très tôt au développement des outils de communication de la radio et de la télé…
Directeur de la radio
« J’ai été le premier à avoir accès à Internet en Guyane à partir d’un abonnement que j’avais pris à Paris chez Calva.com… » De Cayenne, il se connectait par appel international… Ca coûtait une fortune ! « Je faisais du web de manière préhistorique mais je montrais à mes collègues ce que l’on pouvait faire avec Internet. Dès lors, Robert Moy va être un des spécialistes de nouveaux médias. Malakoff, le siège parisien de RFO, le recrute et le nomme en 1998, directeur de l’informatique. Il installe la première messagerie entre les différentes stations RFO d’outre-mer et adapte à sa chaîne les outils de gestion des conducteurs de France 2… Puis, c’est la promotion : la direction régionale de RFO Guadeloupe, de 2002 à 2004. Une période qui sera marquée par le lancement de Stardom, première émission de télé réalité, les émissions de bassin (Matin péyi, Colibri Otantik’Jam…) et 17 jours de grève ! Retour à Paris où cette fois, on lui confie le projet de la TNT. Le projet étant verrouillé lors du conseil interministériel de l’Outre-mer du 6 novembre 2010, Robert Moy est alors libre pour intégrer le nouvel organigramme de France Télévisions, comme directeur de la Radio avec une trentaine de personnes (journalistes et techniciens) sous responsabilité à Paris et la coordination des neuf radios pays et de radio Ô, qui n’émet que sur le Net, « pour l’instant ».
FXG, agence de presse GHM
Un projet encore soumis à l’arbitrage de Geneviève Giard
Robert Moy est discret sur le projet qu’il veut développer pour les radios de RFO car les discussions sont en cours et qu’il revient à la responsable des réseaux régionaux de France Télévisions, Geneviève Giard, d’arbitrer la chose. « Je considère que la radio est le média par excellence de proximité et de service public. » Il refuse le mimétisme avec les radios commerciales et préconise donc une politique de différenciation et de modernisation. Nos radios pays ont trop la tête dans le guidon du quotidien pour prendre du recul et s’intéresser aux grands reportages ou aux magazines. C’est une valeur ajoutée que nous devrons essayer de porter depuis Paris, en synergie avec les stations et en interaction avec le public. » Robert Moy voudrait démontrer que la radio peut apporter sa contribution dans la résolution des problèmes rencontrés dans les territoires avec la ressource des experts présents dans l’Hexagone. Et puis, il pense global média, c’est-à-dire qu’il veut adapter l’évolution de la consommation aux médias en faisant une place à Internet et au smart phone dans une synergie télé et radio.