Roissy et les Antilles
La Caraïbe française ouverte à l’Europe via le hub de Roissy
« Après deux tentatives, nous sommes convaincus que cette troisième fois sera la bonne. » Depuis samedi, un vol hebdomadaire relie Roissy Charles de Gaule aux Caraïbes françaises. Alain Malka, directeur général d’Air France Caraïbes-Océan Indien, assure avoir choisi « le meilleur terminal au centre du dispositif d’Air France pour réussir » avec « un avantage concurrentiel sur le prix du transport pour les Antilles par rapport à Punta Cana et à Cuba ». Aujourd’hui, la politique de la compagnie aérienne natiionale est simple. Réticente au départ mais poussée par le président de la République, elle a simplement déplacé un de ses 26 vols au départ d’Orly vers Roissy… L’objectif d’Air France est d’avoir, sur l’ensemble de la destination, plus 15 000 voyageurs venant d’Europe. Pari ambitieux. La compagnie Air France exploitera donc un vol par semaine au départ de Roissy-CDG, (le Samedi à 16 heures 10 pour la Martinique, et le dimanche à 11heure 55 pour la Guadeloupe), avec une capacité de quelque mille places dans un Boeing B 777-300.
La plateforme de Roissy reste à ce jour le hub le plus important en termes de correspondance pour les clients européens. C’est un véritable atout pour les professionnels du tourisme qui misent beaucoup sur ce nouveau départ pour multiplier le nombre des visiteurs dans les iles des Caraïbes françaises. Le secrétaire d’Etat au Commerce et au Tourisme, Frédéric Lefèvre, déclarait, au moment du départ du vol inaugural, samedi dernier : « On sent qu’on est en train de tourner une page noire, grise, pour enfin aller vers une page pleine d’optimisme. » Cette desserte est réclamée depuis des années par les professionnels pour attirer les touristes non hexagonaux. Quarante neuf villes d’Europe sont en correspondance avec la Martinique et quarante et une avec la Guadeloupe depuis le terminal E.
La Martinique vise plus d’un million des visiteurs d’ici 2020, en augmentant le part non française de plus de 10 %. La cible a été définie en quatre points prioritaires du continent, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, la Belgique et pourquoi pas Prague dans un avenir proche ou la Pologne. Un plan d’action a été élaboré en commun par les comités martiniquais et guadeloupéens du tourisme avec une communication unie sous la banière « Caraïbe Française ».
Le premier vol vers la Martinique a eu un taux de remplissage de 90 % et pour la Guadeloupe, 100%. Avec ces deux vols au départ de Roissy-CDG, il y aurait une augmentation de plus de 15 % des clients en provenance d’Europe.
Alfred Jocksan (Agence de presse GHM)
Ils ont dit
Alain Malka, directeur général Caraïbes - Océan indien du groupe Air France KLM : « Toutes les conditions sont réunies pour développer la clientèle européenne. Tous les partenaires sont mobilisés et ils le sont en même temps. C’est vraiment la première fois que nous sentons un tel élan sur la volonté de développer cette clientèle. Il y a une volonté de coordination. »
Karine Roy Camille, présidente du CMT : « Cet avion est un point de départ puisque nous voulons gagner des parts de marché. On ne s’attendait pas, surtout pour un premier vol, à avoir des personnes qui viennent de Chine, de Corée, du Liban où d’ailleurs. C’est exceptionnel. Nous nous sommes donné tous les moyens pour réussir grâce à un contrat de destination qui a été signé avec la Martinique, mais la Guadeloupe également. Je crois qu’il faut dans des moments aussi difficiles que nous tavaillons en synergie. »
Frédéric Lefèvre, secrétaire d’Etat au commerce : « La marque « Rendez-Vous aux Caraïbes françaises » est en train de décoller dans la monde entier. Une fois qu’on aura solidifié, réussi cette étape européenne, il va falloir travailler sur les étapes régionales qui sont elles aussi évidemment essentielles pour l’outre mer. L’outre mer français est le porte avion de la France et un atout formidable pour notre si beau pays. »
Josette Borel-Lincertain, présidente du CTIG : « Nous partons à la conquête de cette nouvelle clientèle allemande, suisse, italienne ou belge. C’est un nouvel horizon qui s’ouvre devant nous, j’espère très porteur. Nous sommes entrain de dire aux guadeloupéens qui vivent dans l’environnement du nord de la France qu’ils auront la possibilité de pouvoir partir de Roissy. Il faut tous nous atteler pour que ceux qui viennent en Guadeloupe trouvent un pays serein, beau et toujours capable d’accueillir. »
Nicolas Vion, président de la Fédération des associations des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme (APHT) : « Je suis relativement satisfait de savoir que cet avion a le même taux de remplissage que ceux d’Orly, qu’Air France y croit et voit des perspectives intéressantes. Mon espoir est que demain, on passe à deux avions, trois avions et qu’on arrive à établir une ligne régulière. »