Rudy Alexis - Ouverture d'audience sans accusé
La cour d’assises de Paris délivre un mandat d’amener pour Rudy Alexis
Ce n’est qu’en début d’après-midi, hier, sans avoir encore eu le temps de tirer au sort les jurés, que le président de la cour d’assise d’appel de Paris, Régis de Journa, a démarré le procès de Rudy Alexis en son absence. Acquitté en première instance du meurtre de Jacques Bino en février 2009, Rudy Alexis n’est pas venu ; il se tient à la disposition de la justice au palais de justice de Basse-Terre. Me Démocrite, Derussy et Daninthe, ses avocats de première instance, ne sont pas là non plus, ni le trio d’avocats parisiens envisagés un instant autour d’Ursulet, Gibault et Charrière-Bournazel. Non, Daniel Démocrite a demandé le 28 mars dernier, à Me Mirabeau, un avocat parisien, de défendre les intérêts de Rudy Alexis. Auparavant, les trois défenseurs guadeloupéens ont adressé une requête en rétractation à la chambre criminelle de la Cour de Cassation, le 21 mars. Ils lui demandent de rétracter la compétence de la cour d’assises de Paris et de la réattribuer à une cour d’assises des Antilles. « Il n’a pas à choisir sa cour », s’offusque l’avocat général Philippe Courroye qui voit là « une manœuvre dilatoire ». Me Malouche, partie civile pour des amis de la victime, dénonce un « jeu du chat et de la souris ». « On a affaire à un fuyard », reprend Me Tacita, partie civile pour la veuve et les enfants de Jacques Bino. « Il n’a pas de fric », plaide Me Mirabeau qui assure ne défendre que des solutions pratiques. « Le juger par défaut donnerait raison à tous ceux qui soupçonnent un mauvais jugement à Paris… »
Dans la salle, un avocat sans robe a pris place dans les rangs du public ; il ne plaidera pas. C’est Jean-Claude Durimel. « Me Démocrite m’a demandé d’être ses yeux et ses oreilles. »
Le président ordonne une suspension pour aller vérifier que la requête est bien arrivée au greffe de la Cour de Cassation ; une demi-heure suffit à apprendre que non seulement, elle a été reçue, mais aussi que le président de la chambre criminelle a décidé de ne pas lui donner suite. La cour d’assises de Paris est donc compétente pour juger Rudy Alexis. Le président de Journa ordonne dès lors que « l’accusé soit amené devant la cour d’assises par le concours de la force publique ». Lundi après-midi, il ne restait plus qu’à exécuter ce mandat pour une reprise des débats mercredi matin.
FXG, à Paris