Rue du chevalier de Saint-George à Paris
On a encore changé les plaques de la rue du chevalier de Saint-George
Pour la deuxième fois en un an, les plaques de la rue du Chevalier de Saint-George ont été subrepticement changées. L’affaire a été découverte par Jean-Claude Legrand, conseiller du quartier Elysée-Madeleine à Paris et membre de l’association du Concert de M. de Saint-George. « Ca a du se passer aux environs du 15 juin dernier… », a témoigné cet habitué du quartier. Côté mairie de Paris, on semblait ne pas être étonné puisque lorsqu’on on a informé Jean-Claude Cadenet, le délégué général à l’Outre-mer de la ville de Paris, des faits, il a répliqué : « Alors, c’est fait… » Il a aussi précisé que ce nouveau changement de libellé sur les quatre plaques de la rue était une démarche officielle, puisque ordonnée par l’ancien directeur de cabinet du maire de Paris, M. Revel, aujourd’hui secrétaire général adjoint de l’Elysée.
Depuis qu’on s’est aperçu que les plaques posées en 2002 comportaient des inexactitudes historiques, Jean-Claude Cadenet n’a eu de cesse de vouloir porter les corrections nécessaires. Il y a donc eu un premier changement de plaques en 2011 mais dont personne ne revendique la paternité à la mairie de Paris (une plainte a d’ailleurs été déposée par les maires du 1er et du 8e arrondissement). Les services de la voirie avaient pourtant été saisis par le cabinet du maire de Paris, mais Jean-Claude Cadenet a toujours affirmé n’en rien savoir…
Pourtant, lorsque les erreurs ont été révélées par Claude Ribbe lors d’une conférence sur le chevalier, Jean-Claude Cadenet lui avait demandé de lui préciser les mentions exactes à inscrire et c’est peu après cela que les plaques ont été changées vers mars ou avril 2011. Avec les mentions indiquées par Claude Ribbe (qui modifiaient la date de naissance du chevalier et qui précisaient son rôle militaire). Mais il manquait la particule au nom du chevalier…
Emu de constater qu’une nouvelle erreur entachait la plaque de la rue Saint-George, Jean-Claude Cadenet demandait en mars 2012 à l’association du concert de M. de Saint-George de lui indiquer quelles seraient les modifications à apporter à la plaque alors apposée. Là on lui a conseillé de n’en rien faire en raison de la plainte pour vol déposée par les maires de deux arrondissements. « S'agissant d'une histoire faisant l'objet d'une plainte pour vol qui n'est pas exclusive d'une constitution de partie civile, il s'agirait d'une dissimulation de preuves », estimait-on à l’association du Concert de M. de Saint-George. Dans l'état actuel des enquêtes, le vol pourrait être requalifié en forfaiture dans la mesure où un fonctionnaire de la mairie de Paris se serait permis de modifier un texte qui a été effectivement adopté à l'unanimité des suffrages exprimés en 2001 par le conseil de Paris. « Plutôt que de changer la plaque, la mairie aurait du remettre l'ancienne, même si elle comporte des erreurs… Ce qui est dommage », commente Alain Guédé, président de l’association du Concert de M. de Saint-George.
Les nouvelles mentions de la plaque précisent désormais « Chevalier de Saint-George, Joseph de Bologne (1745-1799) » soit la version défendue par l’écrivain Claude Ribbe qui ne cesse de dénoncer comme fausse la version proposée par l’écrivain Alain Guédé qui lui défend « Joseph de Boulongne 1739-1799 ».
Plutôt que de changer les plaques subrepticement pour la seconde fois, la mairie de Paris aurait du faire adopter en conseil une nouvelle dénomination quitte à provoquer un vrai débat d’historiens afin de décider, une fois pour toutes de la date de naissance et du nom à retenir.
FXG (agence de presse GHM)