Saint-Martinois à Millau (12)
Le maire de Millau accusé de stigmatiser ses Saint-Martinois
Sous le titre « Qui sont ces jeunes Antillais installés dans le centre ? », le quotidien régional, Midi-Libre du 30 mai, consacre un article à ce qui semble présenté comme un probleme dans la petite sous-préfecture de l’Aveyron, Millau. Le démantèlement récent d’un important trafic de cocaïne en provenance des Antilles françaises a contribué à mettre en exergue les jeunes Antillais installés dans le centre-ville… Lors de son assemblée plénière en mairie, la semaine derniere, le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) a dévoilé les premières données d’une enquête menée sur « les jeunes majeurs et mineurs issus des Dom-Tom et arrivés sur Millau sans adultes référents ».
Avec le concours du Centre d’information et d’orientation (CIO), la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), la police municipale, la Mission générale d’insertion (MGI) et la Mission locale, les autorités millavoises ont fait une véritable enquete : « On a souhaité avoir des éléments statistiques précis », explique le maire PS Guy Durand, afin de connaître la réalité de la situation de ces Antillais et les problématiques auxquels ils sont confrontés, en matière de logement, de déscolarisation ou d’accès à l’emploi. »
54 jeunes ont été recensés dont 45 vivent toujours à Millau. « La bonne nouvelle », selon le maire, c’est que 17 d’entre eux sont en situation d’emploi (apprentissage, intérim régulier, CDD ou CDI) et six sont en formation qualifiante. Sept sont suivis par le SPIP, dont certains incarcérés.
« Les premiers Saint-Martinois sont arrivés, dit le maire, il y a quelques années pour suivre une formation au lycée professionnel. Et puis il y a visiblement eu un message autour d’un Eldorado millavois et beaucoup de jeunes sont venus... Mais là, ça a ralenti. »
Selon le Midi-Libre, le groupe de travail en charge du dossier entend travailler avec les autorités de Saint-Martin afin de sensibiliser les familles à leurs difficultés en métropole. « La ville de Millau est en crise, on ne peut pas accueillir des jeunes sans formation, une population que l’on a du mal à intégrer, ajoute Guy Durand. C’est le message que l’on veut faire passer auprès des autorités de Saint-Martin. » Et localement, « en cas d’actes délictueux », le maire demande à ce que soient transmis des signaux de fermeté : « Cette communauté, pas plus que les autres, ne peut faire sa loi. »
L’ensemble des propos relatés dans cet article a fait réagir une élue UMP de Guyane, Christiane Ichoung-Thoe Finance qui a écrit au maire de Millau, au président de l’intergroupe parlementaire de l’Outre-mer, Georges Patient, et au ministre des Outre-mer. « Je trouve pour le moins inquiétant, la stigmatisation de jeunes français que vous communautarisez et marginalisez du seul fait qu’ils soient issus de l’Outre-mer », écrit-elle à M. Durand. Mais ce qui la heurte davantage, c’est quand le maire « laisse entendre que des Français issus de l’outre-mer doivent avoir des raisons de pouvoir circuler sur le territoire national ».
Christiane Ichoung-Thoe a écrit, il y a quelque temps, une lettre à Jean-François Copé pour obtenir des excuses du député UMP du Var, Jean-Sébastien Vialatte qui s’en était pris aux « descendants d’esclaves » lors des émeutes des supporters du PSG…
FXG, à Paris