Salon du livre de Paris
Encres mêlées d’outre-mer au salon du livre de Paris
Le salon du livre de Paris a ouvert ses portes hier. Le ministère de l’Outre-mer a organisé comme chaque année un espace dédié aux littératures d’outre-mer, intitulé « Encres mêlées d’Outre-mer ».Plus de 100 auteurs et 50 éditeurs sont présents cette année. De nombreuses rencontres et tables rondes sont organisées en présence d’éditeurs, de romanciers, de conteurs, d’universitaires et d’artistes. Elles proposent des animations littéraires et musicales témoignant de la pluralité et de la diversité des inspirations de ces territoires.
Une rencontre « Léon Damas, trois fleuves dans les veines » permettra d’évoquer, à l’occasion de son centenaire (1912-1978), l’itinéraire de ce poète né en Guyane qui se définissait comme le « commis voyageur de la poésie de la négritude », au fil des courants d’Afrique, d’Europe et des Amériques.
« Comment écrire ou réécrire pour le cinéma ? », comment la nouvelle génération de cinéastes relève le défi, autant de réflexions abordées dans cette rencontre.
La littérature ultramarine dépasse les frontières et des auteurs ultramarins accèdent à une reconnaissance nationale et internationale. Cette écriture singulière résultant de la rencontre de plusieurs cultures, résonne particulièrement dans le contexte actuel de mondialisation. La table ronde « Dépasser l’exotisme ? » reviendra sur les trajectoires propres à chacun des auteurs présents.
La traduction d’ouvrages en créole antillais ou réunionnais et la publication de titres en langues vernaculaires se développent fortement dans les collectivités d’Outre-mer où de nombreuses langues se croisent au quotidien. La rencontre « Traduire ou pas ? » propose d’interroger le rapport des auteurs à la langue et leurs stratégies d’écriture.
Sur le thème « Lire sans l’écriture » nous verrons comment, depuis la nuit des temps, l’homme a transmis ses connaissances et son histoire sans le support de l’écriture. La danse, les tatouages, le paysage, ou encore le dessin sont des moyens de transmission qui ont été développés dans les sociétés insulaires. A l’heure de la valorisation des traditions orales, cette rencontre permettra de croiser les différentes façons de transmettre sans recourir à l’écriture.
Le jeune public ne sera pas oublié avec la présentation en avant-première du recueil Terres d’Outre-mer, voyages à travers motscomposé de textes d’une quarantaine d’auteurs ultramarins sélectionnés par le ministère de l’Education nationale.
Agence de presse GHM
Trois questions à Marie-France Thodiard, conseillère régionale
La Martinique tient son propre stand
Pour la 2e année consécutive, la Région Martinique a son propre stand, pourquoi se distinguer du stand de l’Outre-mer ?
Nous avons cinq éditeurs qui nous accompagnent sur ce stand et la Région tenait à affirmer une présence forte. C’est important que nous fassions connaître nos différents éditeurs et que nous promouvions notre culture.
La Martinique est une terre d’écrivains avec Césaire, Glissant, Fanon, Chamoiseau, Dracius, Confiant, Niger, Maran. Avez-vous une idée du pourquoi de cette profusion littéraire ?
Chez nous, la culture, la recherche et même peut-être la misère nous permettent de faire ressortir une âme martiniquaise et c’est cette âme que nos éditeurs veulent mettre en avant.
Quelles animations avez-vous prévu d’organiser ?
Nous avons un espace de rencontres pour les auteurs avec huit rencontres-dédicaces autour de Suzanne Dracius, Charles-Henri Fargues, Jean-Pierre Maurice, Gilbert Pago, Jean-Charles Pamphile et Muriel Tramis. Aliou Cissé, Mylène Wagram et Dédé duguet présenteront au grand public des textes de Léon Gontran-Damas, Aimé Césaire et Edouard Glissant ainsi que des contes.
Propos recueillis par FXG