Sarkozy en Haïti
Nicolas Sarkozy en Haïti pour présenter « la contribution française »
Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique de l’Elysée a présenté lundi le déroulement du déplacement du président de la République en Haïti le 17 février. L’A 319 présidentiel décolle mardi soir de Villacoublay pour se poser à 7 heures locales à Port-au-Prince. Accompagné des ministres des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, du ministre de la coopération Alain Joyandet et de la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, le président de la République sera accueilli par son homologue haïtien René Préval avec lequel il survolera en hélicoptère les zones sinistrées. Vers 8 heures, la délégation française sera sur le site du lycée français où s’est installé l’hôpital de campagne de la sécurité civile française. Le président rencontrera à l’ambassade de France les équipes françaises ayant participé aux secours, la communauté française, des représentants d’ONG et des chefs civils et militaires de la MINUSTAH. Puis, le président donnera une première allocution. Il s’entretiendra juste après avec le président René Préval, le Premier ministre Jean-Max Bellerive et les membres du gouvernement impliqués dans la vaste entreprise de reconstruction. Les deux chefs d’Etat feront ensuite une déclaration commune avant de répondre à la presse. A 11 h 20, Nicolas Sarkozy s’envolera pour la Martinique. Eu égard à cette première visite d’un chef d’Etat français sur le territoire haïtien, le sherpa de l’Elysée a souligné l’importance du moment du fait de la tragédie du 12 janvier mais aussi de « l’histoire compliquée, entre amour déçu et récriminations qui marque nos relations depuis plus deux siècles ». Jean-David Levitte a rappelé « l’histoire d’une colonie surexploitée par la France mais qui dès 1782 avait détruit 50 % de sa forêt », et la révolte de ces 450 000 esclaves révoltés contre les 25 000 blancs menant à l’indépendance de la première république noire en 1804. Il az rappelé aussi comment Charles X avait accepté de reconnaître Haïti moyennant 150 millions de francs or. « La somme a été scrupuleusement versée jusqu’en 1885… Voilà ce qui est gravé dans la mémoire des Haïtiens. » Ce déplacement doit donc avoir une « portée symbolique forte pour rendre aux Haïtiens le contrôle de leur destin et solder les comptes du passé. » Mais la repentance n’est pas au programme de Nicolas Sarkozy qui vient pour proposer aux autorités haïtiennes, avant la conférence internationale de New York du 31 mars, dans le cadre d’une stratégie de reconstruction, « la contribution française dans le plan d’ensemble » conduit par les Haïtiens et l’ONU, avec les Américains, les Canadiens, le Brésil, l’Union européenne et le Japon. La stratégie est d’aider au redressement de l’Etat et à sa capacité administrative et de faire un effort de reconstruction pour un développement durable et endogène pour sevrer le pays de la dépendance à l’aide internationale. La France promet de gros efforts de formation pour les cadres de la fonction publique et l’annulation de la dette. « Le président confirmera solennellement l’annulation des 56 millions d’euros qu’Haïti doit à la France », confirme Jean-David Lévitte. Combien mettra-t-elle sur la table ? « Les chiffres seront révélés sur place. » Quant à l’extrême brièveté de la visite présidentielle, l’Elysée indique que « c’est toute la difficulté d’un tel déplacement dans un pays en crise. Il s’agit de ne pas ajouter de la difficulté dans un pays par terre ».
FXG (Agence de presse GHM)
Séquence en Martinique
« Le déplacement était prévu dans la foulée des consultations populaires en Martinique et en Guyane », prévient le conseiller outre-mer du président de la République qui a rappelé que depuis le 19 février 2009, l’agenda présidentiel était résolument tourné vers les outre-mers. « Cette fois, il s’agit de visites ramassées pour tirer les conclusions politiques des consultations populaires du mois de janvier, mais aussi de rendre hommage à ces bases arrières logistiques françaises qui ont eu un rôle actif dans l’aide à Haïti. » Ainsi, à peine débarqué à l’aéroport international Aimé-Césaire, le président (qui aura été rejoint par Rama Yade, Brice Hortefeux et Chantal Jouanno) rencontrera sur le tarmac les acteurs civils et militaires ayant participé aux opérations de soutien au profit des victimes du séisme, puis il se rendra au CHU pour visiter les enfants et adolescents hospitalisés au service de pédiatrie suite au séisme. Agenda libre jusqu’au lendemain 11 heures (et l’on nous affirme qu’aucune réunion politique avec l’UMP n’est prévue). A la préfecture, Nicolas Sarkozy rencontrera les parlementaires, les présidents de collectivités et les maires de chef-lieu. Il sera question de tracer la feuille de route pour la mise en place de la nouvelle collectivité territoriale unique. « On abordera le nom de la nouvelle collectivité, le mode de scrutin, le calendrier de mise en place (soit 2012, soit 2014 quand la réforme des conseillers territoriaux sera en vigueur dans l’Hexagone)… Ce sera à huis clos. » Nicolas Sarkozy fera ensuite, à 11 h 40, un discours public à l’Atrium où il aura aussi quelques annonces sur « l’assouplissement du régime des habilitations législatives ». A 12 h 30, l’Airbus s’envolera pour Cayenne.
Séquence en Guyane
A peine débarqué à Cayenne, Nicolas Sarkozy se rendra à 16 heures au quartier Eau-Lisette avec le maire de Cayenne, Rodolphe Alexandre, pour visiter le projet de l’Agence nationale de rénovation urbaine. Puisà 16 h 45, c’est la réunion en préfecture avec les « grands élus ». « On abordera le nom de la nouvelle collectivité, le mode de scrutin, le calendrier de mise en place (soit 2012, soit 2014 quand la réforme des conseillers territoriaux sera en vigueur dans l’Hexagone)… Ce sera à huis clos. » A 17 h 30 au Zephyr, le président fera un grand discours. Il y sera aussi question des suites des 137 mesures pour l’outre-mer et de la LODEOM. « N’est-ce pas gênant ce déplacement juste avant les régionales ? », questionne la presse. « Il n’est pas interdit d’aller voir ses amis politiques, a répondu le conseiller. Ca a du sens aussi parce que c’est à Cayenne l’illustration que le président a respecté des engagements de 2008. Et puis, il y aura un volet sécurité avec l’annonce de nouvelles opérations harpies. » C’est sûr que la lutte contre l’orpaillage clandestin relève davantage de la compétence du maire de Cayenne que de celle du président de Région !