Sarkozy et la campagne outre-mer
La candidat Sarkozy et l’Outre-mer
Le voyage aux Antilles du 12 mars de Nicolas Sarkozy, le candidat, serait reporté, celui prévu à la Réunion, les 18 et 19 mars serait décalé en avril (Sarkozy l’a confirmé lundi matin). En cause, pour le premier, l’affaire Guéant et la notion de hiérarchie au sein des civilisations… « Il faut laisser retomber les choses », a justifié un proche du président. Le problème tiendrait surtout à l’absence de solutions pour remplir de grandes salles de meeting aux Antilles… Quant à la Réunion, la situation sociale complique les choses pour son équipe. « S’il vient en président, il ne pourra pas être le candidat. S’il vient en candidat, on se demandera où est le président alors que l’île connaît une grave crise… » D’où le report en avril. Quant aux Antille, s’il y va, ce pourrait être à Pâque... Le long week-end pascal permettrait au candidat de ne pas perdre trop de temps médiatique. Plus sûrement, il devrait y avoir une grosse convention outre-mer à Paris comme cela s’était fait au Méridien en 2007. Ce sera l’occasion pour le président de s’adresser aux originaires des outre-mer mais aussi de lancer des messages aux citoyens des territoires eux-mêmes. Olivier Biancarelli a demandé à Samia Badat, ancienne chef de cabinet à la délégation interministérielle à l’égalité des chances des Français d’outre-mer et secrétaire nationale à l’UMP, d’organiser ce meeting. Depuis la convention UMP pour l’Outre-mer, en novembre dernier, elle est chargée de manager une cellule de réflexion qui doit fixer des propositions pour les Ultramarins de l’Hexagone. Guillaume Lambert, chef de cabinet devenu directeur de campagne, a donné son feu vert pour que le président la reçoive. Si ça se fait, ce ne serait pas avant la semaine du 5 mars. Le nom de Patrick Karam a été cité, mais il ne devrait pas être de l’entrevue. Le président a reçu l’ancien délégué durant la 3e semaine de janvier. Officiellement, ce dernier dit ne plus s’occuper d’outre-mer et ne s’intéresser qu’à la diversité au sens large (il se mobilise en région parisienne comme il l’a fait pendant la campagne des régionales pour l’UMP). Mais il a aussi demandé à son ami René Silo (homme de réseaux associatifs antillais) de donner un coup de main à Samia Badat.
Penchard, Fanfant et Siar
Autre personnalité en vue de la sphère ultramarine dans la droite parisienne, Nathalie Fanfant, secrétaire nationale UMP en charge de la diversité. Mais la Martiniquaise qui a été récemment investie pour prendre à la socialiste guadeloupéenne George Pau-Langevin, son siège de député de Paris, sera très occupée de son côté puisque la voilà pleinement impliquée dans la stratégie de reconquête de l’Est parisien. « C’est une stratégie qui va de 2012 à 2014 », explique l’intéressée.
Marie-Luce Penchard, la ministre de l’Outre-mer et probable candidate aux législatives en Guadeloupe, sera aussi de la partie puisqu’elle a déclaré il y a peu, dans une interview : « Avec le délégué interministériel Claudy Siar, nous porterons les propositions fortes défendues lors de la convention UMP pour l’Outre-mer. » Contacté pour qu’il explique le rôle qu’il entendait jouer dans la campagne présidentielle, Claudy Siar a répondu : « Quoi ? Vous me l’apprenez ! » Bien qu’il ait précisé n’être ni au PS, ni à l’UMP lors de la convention outre-mer parti présidentiel, il a rendu un hommage appuyé au président de la République. Aussitôt après cette convention, Claudy Siar déjeunait avec le chef du pôle outre-mer de François Hollande, Victorin Lurel, à qui il faisait une offre de service, à compter du 15 ou 18 avril 2012…
FXG (agence de presse GHM)
Photo : Sarkozy avec ses soutiens ultramarins en 2007. On remarque Charles Dagnet (passé au FN), Patrick Karam (passé à la diversité) et Marie-Dominique Aeschlimann (repliée sur Asnières)...