Shanghaï 2010
Shanghaï ka flambé
Quand les première notes de Caressé mwen ont retenti ans la cour intérieur du pavillon de la France, à Shanghaï, une foule de Chinois curieux s’est agglutinée devant la scène qui accueille tous les jours à 13 h 30 les Antillais du groupe musical Ka flambé. Ils font des photos en rafale, et restent assez longtemps écouter les zoukeurs emmenés par le Gourbeyrien Sidoine Adémar (le cousin du maire, Luc). Il y a Laurent Lalsingué et son steelpan. Sa maman est une réunionnaise de Saint-Denis et le père, l’un des premiers panistes de Port-Louis en Guadeloupe. Norbert Bienvenu (lui aussi de Gourbeyre) joue de la basse et du ka. C’est un adepte du tanbouyé Vélo qui est mort le jour de son anniversaire… Sylviane Blec chante. C’est une Martiniquaise qui a déjà réalisé des albums solo. « Du zouk et de la variété », précise-t-elle. Angèle Bienvenu, une Basse-Terrienne, chante et danse. Elle est l’épouse de Norbert. Il y a encore Alex Famibelle le multiinstrumentiste. Son père est de Pointe-Noire en Guadeloupe, sa mère de Fond Saint-Denis à la Martinique. Ca fait cinq ans qu’il joue avec Sidoine. Et puis il y a William Daubé, du Moule. C’est le batteur. Pour chacun d’eux, c’est leur première expérience chinoise. « Les gens sont très réceptifs et ils cherchent le contact », indique Sylviane. « ils montrent leur intérêt à voir des Européens noirs », s’amuse Alex. « Ils veulent poser en photo avec nous », reprend Sidoine. « On comprend à leur geste qu’ils veulent que nous signons des autographes », poursuit William. « Ils viennent direct te chercher et ils demandent d’où tu es. Tu leur dis : Caribéen… Ils ne connaissent pas. » Mais leur musique marche à fond pour ce public avide de nouveauté et d’exotisme extra-chinois.
French week
Ka flambé est venu pour une semaine animer la French week qui s’achève le 21 juin devant le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer et de l’inusable Jack Lang. « José Frèches, le président de la COFRES, veut qu’ils jouent devant les parlementaires français pour la clôture de la semaine française », se réjouit Grégoire Guéden, directeur général de Spiridom et co-directeur des rhums Clément et JM qui a voulu financer cette opération. Un investissement important mais qu’il a jugé plus que nécessaire dans sa stratégie d’implantation des marques françaises de rhum dans le marché chinois. « 90 000 Chinois auront entendu notre musique, vu nos musiciens et nos banderoles publicitaires. » Alors bien sûr, pas de dégustation offerte, ni d’alcool vendu… « Pour des raisons d’autorisation administrative, explique Cyril Pillard, importateur de Damoiseau et JM installé à Shanghaï, et puis aussi pour éviter les risques d’émeutes… Dès que tu distribues, ne serait-ce qu’un flyer, c’est la cohue ! » Alors pour équilibrer le marché passé entre nos rhumiers antillais et les musiciens de Ka flambé, le soir, art et commerce se mettent en ménage dans les cafés et clubs branchés de Shanghaï. Et là, quand les Chinois entendent Caressé mwen, ils ne photographient plus, ils dansent. Et au bar, on sert des Royal mojito au rhum antillais. En général, ils finissent tous vers six heures quand le jour est levé depuis plus d’une heure…
FXG (Agence de presse GHM)