Shanghaï 2010
La scénographie de la France
60 000 chinois ont passé de dix à quinze minutes depuis deux mois dans le pavillon de la France. Un escalator emmène les visiteurs au sommet du bâtiments, sur les jardins suspendus. Des jardins à la française, bien sûr, avec les bustes de Molière et Victor Hugo devant lesquels des couples de Chinois vêtus en mariés aiment se faire photographier. Des familles se pressent au début du corridor en pente douce qui débute l’exposition de la France. Des projections d’image renvoient des images cinématographiques avec Jeanne Moreau, Bernard Blier, Paul Meurice, Gérard Depardieu, très jeune, des images de films cultes comme le Godard (un Suisse !), A bout de souffle, ou le Paris des Amants du pont neuf de Leos Carax… Un virage et c’est le stand Michelin avec son Bibendum international, celui du groupe Sanofi qui vante le raffinement de l’hygiène « pour une vie studieuse » ! Mais l’embouteillage vient après : de nouvelles projections avec une vedette, la tour Eiffel. Les visiteurs se collent à l’écran pour les photos. On voit aussi Marseille et la côte méditerranéenne, des images animées, en boucle Encore un stand de financeur : Lafarge qui a choisi de montrer des carreaux de salle de bain avec des photos imprimées… Nouvel embouteillage devant l’Age d’airin, la statue en bonze de Rodin. C’est sa troisième exposition universelle puisque le bronze a déjà été exposé en 1889 et en 1900 ! Suivent des toiles de Millet, Manet, Van Gogh, Gauguin, Cézanne et Bonnard. La foule, les flashes, les photos… Et puis, c’est le dernier mécène, le plus gros sans doute vu la taille de son emprise : Louis Vuitton. Décor art nouille 1900. Là, c’est le délire. Le public adore et gêne toute sortie rapide… « 1 million d’euros pour 6 millions de visiteurs. C’est un excellent rapport », commente un entrepreneur français impliqué en Chine. A la sortie, des animations musicales attendent ceux qui veulent encore traîner en France. Puis, ceux qui le souhaitent passent faire tamponner leur passeport Shanghaï 2010 du visa de la France. Yuen a déjà 15 visas après deux jours à l’exposition universel. Il sourit, heureux, dirait volontiers tout le bien qu’il pense de la France, mais il ne s’exprime ni en anglais, ni en français.
FXG (agence de presse GHM)