SIAL Martinique
Inovagro investit le SIAL
Huit entreprises agroalimentaires sont venues chercher des marchés d’exportation au salon international de l’alimentation à Villepinte en région parisienne.
Thierry Lauzéa est connu pour être un chocolatier de luxe, moins peut-être pour être à l’origine d’un cluster. Une grappe d’entreprises qui regroupe 27 sociétés martiniquaises agroalimentaires. Huit d’entre elles sont présentes au fameux salon international de l’alimentation (SIAL). Le lieu de tous les prospects !
Ce Salon qui se tient cette semaine au parc des expositions de Villepinte en région parisienne est le grand salon professionnel spécialisé dans l’industrie agroalimentaire. Son public rassemble, tous les deux ans, des visiteurs de la distribution, du commerce, la restauration, la viticulture, etc. Environ 70 % des visiteurs viennent au salon à la recherche de nouveaux produits et fournisseurs. En 2010, ils étaient 136 381, dont 62 % venus de l’étranger, à avoir arpenté ses allées. Ce sont ces clients là que sont venus trouver Royal qui exporte déjà, la Sérénade des saveurs qui découvre l’export, Agroa et son Kombucha, Elot, la sucrerie du Galion et encore le Royaume du boudin. Deux autres entreprises, externe, au cluster, sont là aussi grâce à la CCIM, la Tivolienne (café et confitures) et Paradis des glaces. Thierry Lauzéa découvre lui aussi pour la première fois cet immense marché. « On est entré dans la dynamique de l’export et je me mets en danger ! On peut répondre aux commandes car on cherche d’abord de petits marchés comme des hôtels ou des épiceries fines. » Ici, les Martiniquais touchent du gros, du pro et du multiculturel. « Ca ne plaisante pas ! » Régine et Rémi Joseph-Mathurin de la Sérénade des saveurs ont séduit un client russe avec leur nectar de fruit : « Il nous faut tout traduire en cyrillique en nous adaptant aux normes russes ! »
La barrière de la logistique
Fred et Nathalie Duleme du Royaume du boudin ont su eux aussi tirer leur épingle du jeu. Pourtant, au début, ils ont découvert qu’en matière de packaging, ils avaient un saut qualitatif à faire. Finalement, la solution s’est présentée d’elle-même : « J’étais venu, explique Fred Duleme pour chercher un acheteur ou déposer mon process auprès d’un charcutier installé ici. J’ai rencontré les deux ! Le charcutier produira mon boudin et le commercial le distribuera. » Marcel Marie-Sainte de la sucrerie du Galion n’est pas dans la même perspective. D’abord il teste le packaging « Mémoire d’une culture » qui habille ce sucre de terroir, mais il n’est pas ici pour faire de la représentation, ni pour vendre une tonne de sucre. Lui aussi se place sur un marché de niche. « Ai-je des contacts chauds ? Oui. En ai-je cent ? Non. » Tony Kennine d’AGROA a un super produit, une boisson originale, le Kombucha. Il est en mesure de répondre à la demande. Mais sur place, au SIAL, il s’est rendu compte que lui aussi, avait un vrai problème de packaging. Sa boisson est embouteillée dans des bouteilles de rhums. « C’est dramatique, concède-t-il, c’est un problème d’intrant… On rentre et on change ça. » Ce n’est pas leur seul problème : La logistique. Ils sont tous gênés par les problèmes que posent le transport et le stockage hors de la Martinique. « Une vraie barrière », estime Rémi Joseph-Mathurin tout comme Boris Zie de Carib fruit. Ses pétales de fruits ont beaucoup de succès auprès des épiceries fines et magasins spécialisés et s’il a déjà décroché un premier gros client en 2010 au SIAL, il n’est pas encore en vitesse de croisière. « C’est juste enclenché ! »
FXG (Agence de presse GHM)