SIAL Martinique
Inovagro veut sa plateforme d'exportation d'ici 2015
Au SIAL, les entreprises de la grappe Inovagro sont confrontées aux problèmes de logistique pour exporter en France, en Europe et dans le monde.
La Martinique a beau être une région française, elle n'en demeure pas moins un territoire au régime fiscal spécifique. Cela veut dire que pour les entreprises martiniquaises désireuses d'exporter leurs marchandises en Europe et dans le monde, il faut d'abord les acheminer, des dédouaner dans l'Hexagone avant de pouvoir les distribuer. Et c'est bien là que le bât blesse ! Les six entreprises que le pôle de compétitivité Inovagro ont invitées au salon international de l'alimentation qui se tient actuellement à Villepinte en région parisienne ont pu le constater. Saïda Karramakan, en charge de l'animation de la grappe Inovagro, en est consciente : "Nous allons mettre en place une plateforme logistique et mutualiser nos entreprises. Nous y travaillons depuis un an et nous avons déjà fait un diagnostic des capacités d'exportation de chacun et de leurs besoins en sec, frais et froid." Inovagro recherche donc des partenaires pour établir un service intégré logistique (transport, stockage, distribution). La demande est là. En témoigne le prix d'innovation décernée à l'entreprise Agroa pour son sirop d'hibiscus. Mais il lui faut impérativement être présente physiquement dans l'Hexagone. "On a de beaux produits qui plaisent, mais il faut qu'ils soient disponibles. Nous devons donc construire une offre collective", poursuit Saïda karramkan. Le président d'Innovagro, Thierry Lauzéa se donne trois ans pour y parvenir. C'est une question qu'il a abordée avec la Région, mais aussi avec la ministre des Outre-mer venue lundi sur leur stand. Une ouverture est venue au contact des autres territoires ultramarins présents sur l'espace Outre-mer du SIAL. "Le rapprochement s'est fait cette année avec avec les Réunionnais et leur pôle d'excellence Qualitropic, confronté à la même problématique. "Comment on arrive à gommer les kilomètres de mer qui nous séparent pour répondre en volume et en temps à la demande des clients européens et internationaux ?", questionne le président Lauzéa. Paradoxalement, le contact n'a pas encore été pris avec nos voisins les plus proches, la Guadeloupe, pourtant elle aussi en recherche d'une solution à l'export. Quant à l'accord signé lundi dernier par la ministre des Outre-mer et UbiFrance, c'est une avancée puisqu'il permet d'offrir les prestations d'UbiFrance (tests sur offres à l'étranger, prise en charge pour des salons internationaux, support de communication ou encore recours aux Volontaires internationaux entreprises) aux candidats à l'export, mais cela est encore assez éloigné d'une vraie réponse à cette nécessité qu'ont les entreprises domiennes : exporter dans cet autre territoire fiscal qu'est l'Hexagone avant de pouvoir distribuer.
La société Royal Dennel qui en est à sa sixième présence au SIAL est déjà distribuée dans l'Hexagone. Le SIAL est pour elle une opportunité de développement et les contacts qu'elle peut y nouer trouvent plus facilement d'aboutissements concrets.
En revanche, les petites entreprises qui viennent pour la première fois au SIAL comme la biscuiterie Levant découvrent les marchés français et international, mais aussi les problèmes de packaging. Ses emballages sous plastique, fermés par un carton plié et agrafé sont à revoir. Ce SIAL est pour elle un premier tour de chauffe, l'occasion d'analyser le marché et de mieux s'y adapter. La société Agroa de Tony Terrine en a fait l'amère expérience il y a deux ans, avec un produit épatant, mais mal conditionné, le Kombuchéa. Cette fois, le packaging a été a été refait. Un flacon adapté a remplacé les bouteilles normalement utilisées pour le rhum !
Quant au patron d'Inovagro, son activité de chocolatier le place sur la niche du luxe. D'ailleurs, s'il était présent au SIAL, c'est au titre d'Inovagro. Le patron des chocolats Lauzéa se réserve pour le salon du chocolat qui se tient la semaine prochaine à Paris, un salon bien plus porteur pour sa société !
FXG, à Paris