Sonny Rupaire à l'espace Canopy
Hommage parisien à Sonny Rupaire
Vendredi dernier à l’espace Canopy, à Paris, les associations Eritaj et Kwi ont rendu un hommage vibrant au poète Guadeloupe, Sonny Rupaire, disparu le 25 février 1991.
Ils étaient nombreux à prendre part à la soirée dédiée au poète de Port-Louis : Tony Mango, Jéran, Ti-Malo, Raymond Charlotte de la Guyane, Robert Coliné, Biloute ka, Yanisse Mango, Max Diakok… Ils ont tous joué pour Sonny, ce Guadeloupéen inquiet sur une île inquiète (Mwen sé timoun enkyèt a on lilèt enkyèt). Evoquer la mémoire de Sonny Rupaire en ce début d'année 2012 et à l’occasion de l’anniversaire de sa mort, c'est bien sûr regarder le message qu'il a pu laisser, la trace qu'il a fixée et l’espérance dans ses écrits. La rencontre s’est faite autour de la vie et de l’œuvre du poète avec lectures de ses textes, projection d’un documentaire, des chants, du gwo ka, du slam, des prise de parole, du boulagyèl… L’œuvre de Rupaire a été une rareté dans la Guadeloupe des années 70. Il reste de nos jours une référence pour une partie de la jeunesse du pays pour les grands thèmes qu’il exploite : la révolte, la liberté, l’absurde. « L’héritage de Sonny, ce n’est pas seulement les paroles qu’il nous a laissées, c’est aussi l’espoir qu’il a laissé dans le cœur des Guadeloupéens. C’est un homme qui se battait pour l’avenir de son peuple », a déclaré Tony Mango, le président d’Eritaj.
Sonny Rupaire a vu le jour le 7 novembre 1940 à Capesterre-Belle-Eau. En 1961, il est instituteur à Saint-Claude et refuse l’ordre de mobilisation pour la guerre d’Algérie. Mais il se rend clandestinement en Algérie pour s’engager dans l’ALN (L’armée de libération nationale algérienne). A la suite des événements de mars 1967 à Basse-Terre et de mai à Pointe-à-Pitre, il décide de rejoindre la Guadeloupe et d’écrire en créole. A son actif, on peut citer sa participation à la création de l’UPLG, de l’UTA, du SGEG et de l’UGTG. Il a aussi été rédacteur du journal Lendépandans. Kolin Serein grand défenseur du créole a découvert Sonny Rupaire en 1984 avec l’UTEG. « Sonny m’a donné l’envie d’écrire en créole. Il n’a pas beaucoup écrit, mais ses poèmes sont puissants. C’est un poète fondamental. Je le classe au même niveau que de Saint John Perse et Guy Tirolien, deux poètes guadeloupéens illustres. La poésie de Sonny Rupaire est une poésie de lutte, de renaissance et d’espoir. »
L’esprit et le cœur de sonny Rupaire ont vibré dans l’espace Canopy que dirige la saintannaise Mariline Tassus. un espace ouvert aux cultures noires. Un lieu de croisement de cultures contemporaines.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)