Sophie Elizéon et le réseau des Talents de l'Outre-mer
Sophie Elizéon reçue par le réseau des Talents de l’Outre-mer
De gauche à droite : Yohann Corvis, Bruno Sainte-Rose, Pascal Fardin, Ary Deleray, Alexandre Gelbras, Jean-Claude Saffache, Aurore Fen-Chong, Sophie Elizéon, Laurella Rinçon, Sylvia Payet, Yola Minatchy, Charlie Mamie, Maxime Verrière.
« Prévenir pour changer, agir pour corriger et diffuser une communication de sensibilisation pour un Etat exemplaire. » C’est par ces mots que Sophie Elizéon, déléguée interministérielle pour l’Egalité des chances des Français des Outre-mer, a débuté le premier « brunch-debat » au siège parisien du CASODOM, auquel Yola Minatchy, présidente du réseau des Talents de l’Outre-mer, l’a récemment invitée. Une trentaine de participants, dont de nombreux lauréats des différentes promotions de l’opération Talents de l’Outre-mer, étaient présents,
Sophie Elizéon a rappelé sa feuille de route et indiqué qu’elle s’appuierait sur « les travaux de l’observatoire national des originaires des outre-mer qui élaborera un outil de pilotage et d’évaluation des mesures préconisées, afin de donner une base plus concrète à son action gouvernementale ». L’idée est d’aboutir à une meilleure vision des difficultés rencontrées par les ultramarins et de connaître précisément la nature des discriminations auxquelles ils sont confrontés, afin d’en mesurer le volume et l’impact. Ces populations seront également encouragées à dénoncer auprès du Défenseur des droits, les actes dont elles sont victimes. Par ailleurs un plan d’action interministériel en faveur de l’égalité des chances des ressortissants d’outre-mer avec, notamment, une action de fond en direction des ministères et administrations pour mieux faire connaître les Outre-mer devrait être présenté en fin d’année. L’objectif : éradiquer les clichés utilisés à l’encontre des ultramarins, et faire intégrer une démarche de lutte contre les discriminations dans les services de l’Etat. Par ailleurs, des mesures expérimentales seront déployées sur des régions tests, avant une application à l’échelle nationale après bilan.
Autre engagement de la déléguée : repérer les ultramarins de l’Hexagone aux profils exemplaires, en particulier dans des secteurs où on ne les attend pas, les mettre sur le devant de la scène, promouvoir leurs expertises, les inciter aussi à ne pas cacher leur origine quand ils occupent des postes importants. En un mot, montrer que « les ultramarins ont de l’audace », slogan choisi par Sophie Elizéon pour accompagner son action, rejoignant en cela la devise du réseau des Talents de l'Outre-mer, « ensemble, osons pour l'Outre-mer ».
FXG, à Paris
Ils y étaient
Florus Nestar, Guadeloupéen, sous préfet chargé de l’EPR dans la Manche, a proposé, entre autres, un partenariat entre le réseau des Talents de l'Outre-mer et la délégation afin de fournir un tutorat aux jeunes ultramarins dans l'Hexagone, de l'école maternelle à l'université, et de les aider dans l'acquisition des compétences savoir-faire et savoir être nécessaires ; un projet complémentaire à une des actions du réseau, « les talents de l'Outre-mer dans leur école ».
Maxime Verrière, jeune polytechnicien réunionnais, a insisté sur la méritocratie et les concours, sans recours aux discriminations positives. Il met en garde contre le risque de trop user des voies parallèles pour les ultramarins et insiste sur l'importance de développer l'accès à l'information pour ouvrir le champ des possibles.
Laurella Rinçon, Guadeloupéenne, conservatrice du patrimoine, a souligné que « l'égalité des chances est d'abord un égal accès au savoir et à la culture, ce qui ne peut se faire que par la maîtrise d'une langue partagée, en l'occurrence le français. « Cette maîtrise passe par le respect, la transmission et la valorisation des langues locales dans les Outre-mer qui comptent 55 langues sur les 75 langues de France. »
Yola Minatchy, Réunionnaise, avocate internationale au barreau de Bruxelles, a insisté sur l'existence d'un arsenal législatif important en droit communautaire permettant de se protéger et de pourfendre efficacement les discriminations.