Taïro, meilleure des voix urbaines
Les Voix urbaines sacrent le reggaeman Taïro
Elles se sont fait attendre une heure mais n’ont pas déçu. Les Voix urbaines ont encanaillé lundi dernier le Casino de Paris habitué à une ambiance plus feutrée.
La première édition des prix de la musique urbaine, Les Voix urbaines, a récompensé Taïro, reggaeman connu et reconnu dans la Caraïbe. A l’initiative d’Oxmo Puccino, célèbre rappeur français, la cérémonie sacre les artistes émergents de la scène hip hop, rap ou reggae. L’événement retransmis en direct sur le site musical du groupe Canal +, était animé par deux présentateurs, Juan et Témis, qui ont eu du fil à retordre avec des débuts quelque peu poussifs. Le public confortablement installé dans ses sièges a décontenancé les artistes adeptes des sound systems et de spectateurs en transe. Dry, rappeur issu du Wati B, a été surpris sans pour autant baisser les bras : « C’est vrai que voir des gens assis dans des fauteuils écouter mon rap, ce n’est pas ce à quoi je suis à habitué (…) Mais je suis là pour faire le show et le public joue le jeu au final. » Les artistes s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Entre Dry, Féfé, Orelsan, Taïro et Youssoupha, c’est le rappeur Youssoupha qui, sans conteste, l’emporte haut la main à l’applaudimètre. Mais le trophée de la victoire revient finalement à Taïro et son premier album Chœurs et âme. « L’homme aux mille feats mais sans album », comme il dit de lui-même, évolue dans le milieu du reggae underground depuis une dizaine d’années et sort enfin son premier album qu’il a voulu très introspectif. Sur scène c’est avec humour qu’il déride le public et son timbre particulier a tôt fait de séduire l’audience féminine en hystérie. Le jeune franco-marocain qui a traîné ses basques en Martinique confie être « abasourdi » par cette victoire : « Etre choisi par le public parmi des artistes si différents musicalement parlant, ça fait plaisir, je suis content, je suis totalement perdu ! » L’important est qu’il ne perde pas la voie du succès et qu’il puisse se révéler au public métropolitain qui visiblement a apprécié l’avant-goût que les Voix urbaines lui ont servi.
Gaëlle Jotham (agence de presse GHM)