Talents des cités honore 4 ultramarins
Talents des cités
L’opération Talents des cités a récompensé deux Guadeloupéens et deux Guyanais samedi dernier au Sénat.
Le Guadeloupéen Yannick André est talent regional des cités avec Skillful Consulting the English key, un institut de formation à la langue anglaise. Diplômé d’un DEA d’Anglais, Yannick André exerce tour à tour les professions d’enseignant dans le primaire et le secondaire, de formateur et d’interprète. C’est son expérience en tant que consultant formateur au sein d’un centre de formation qui le décide à lancer sa propre activité. En 2009, il créé son institut de formation. Visant tous les publics, Skillful Consulting the English key propose des formations sur-mesure et se distingue par son offre en formations à l’anglais technique. Destinés aux professionnels, les modules de formations sont adaptés à chaque secteur d’activité. Skillful Consulting the English key offre également des prestations de traduction écrite et orale. Soutenu dans sa démarche par BGE Guadeloupe, Yannick a bénéficié d’un accompagnement de plus de 9 mois.
L’entreprise emploie 2 personnes et est implantée dans le bourg du Gosier, un quartier que notre guadeloupéen de 29 ans connaît bien pour y avoir grandi. Désireux de rendre la langue anglaise accessible au plus grand nombre, Yannick compte mettre en place des actions en direction des habitants du quartier afin de leur montrer l’utilité de l’anglais dans le quotidien de leur ville, qui est la plus touristique de Guadeloupe.
Proclamé, samedi dernier au Sénat, lauréat du concours Talents des Cités dans la catégorie création, Yannick a conscience d’« être un exemple et insuffler aux habitants du quartier le goût de l’entrepreneuriat et du travail fait avec rigueur et passion ». Il voit surtout le développement de son entreprise « comme un espoir et un modèle de croissance et de progression, pour tous ceux et celles qui peinent à trouver du travail ».
Dans la catégorie émergence, Sandro Rozas, l'autre Guadeloupéen, est récompensé pour son studio Rozas. Après avoir obtenu un Bac STT, il part dans l’Hexagone pour passer un DEUG en Administration Economique et Sociale (AES), tout en suivant quelques stages pour s’initier à la photo à laquelle il décide de se consacrer pleinement en 2007 lorsqu’il rejoint Foto Gwada Services, le laboratoire photo tenu par sa mère afin de la seconder. Il renforce alors ses bases en techniques de la photographie et sa connaissance des logiciels grâce à diverses formations. Sandro développe un talent pour la photographie qu’il ne soupçonnait pas, d’autant qu’il est atteint d’une rétinopathie congénitale et de daltonisme : « Mes problèmes de vue auraient dû être une barrière infranchissable, pourtant ma motivation et ma passion pour la photo m’ont permis de développer d’autres sens ». Sandro décide d’aller au bout de sa passion pour la photographie et ouvre en Juillet 2012 le Studio Rozas, sa propre entreprise. Photos en studio, livres de mariages, photos de classe… Soutenu dans sa démarche par BGE Guadeloupe, il a bénéficié d’un accompagnement de 9 mois.
Installé dans le quartier de Nérée, où il a grandi, Sandro Rozas travaille en quasi-totale autonomie (une personne l’aide parfois, uniquement sur la phase de post-traitement). Il n’oublie pas que c’est à force de ténacité qu’il vit aujourd’hui pleinement sa passion : « Je n’aime pas trop revendiquer mes problèmes de vue mais je souhaite rappeler que même si on n’est pas prédestiné à faire quelque chose, il faut se battre pour y arriver ».
Guyane
La Guyanaise Juliette Agésilas de la société Bel comme toi a été récompensé du trophée des Talents des cités dans la catégorie création. Titulaire d’un Bac STT (Sciences et Techniques du Tertiaire) option Commerce, Juliette Agesilas a obtenu son CAP Esthétique-Cosmétique en 2005 à Rennes. Après six ans d’expérience dans les soins esthétiques, elle a décidé de se mettre à son compte. En Octobre 2011, elle ouvre BEL’ COMME TOI, son propre institut de soins dans la cité Horth à Cayenne. Spécialisé dans les soins du visage, l’épilation et la beauté des mains, l’institut, qui propose des horaires souples et des tarifs compétitifs a su fidéliser une clientèle de plus en plus nombreuse. L’autre atout de Juliette, c’est sa mobilité qui conduit cette jeune guyanaise de 29 ans à exercer son activité à domicile en dehors des centres urbains. Une fois par mois, elle se rend à Maripasoula. Dans un futur proche, elle envisage même d’étendre son activité à l’intérieur de la Guyane, dans la vallée du Maroni. Juliette Agesilas a bénéficié dans son projet d’un accompagnement de trois mois par BGE Guyane et compte sur l’engouement fort des Guyanais pour les soins corporels et le bien-être, pour développer son activité.
Dans la catégorie émergence, pour la Guyane, c’est Patrice Vanvilliers qui est récompensé. A 28 ans, Patrice Vanvilliers a quelques années d’expérience professionnelle comme employé dans une superette et dans l’animation, acquises après avoir obtenu un bac économique et social et un bac professionnel en métiers de la sécurité. Avec Steeve Babootarie, gardien de la paix de 34 ans, diplômé d’un bac professionnel en maintenance mécanique des systèmes automatisés, ils partagent l’ambition de monter leur propre entreprise. Les deux amis savent que le département offre peu d’animations à destination du jeune public. Poussés par la volonté de faire une action en direction des plus jeunes, Patrice et Steeve décident de créer Bumper Timoun et de l’implanter dans la cité A Pou Nou à Cayenne. Leur idée : proposer une animation aquatique composée de bateaux tamponneurs placés dans une piscine. Entièrement démontable, la structure peut s’adapter à différents lieux : cités des villes côtières et communes de l’intérieur, l’objectif de Patrice et Steeve étant de couvrir tout le territoire guyanais. Destinée aux enfants de 4 à 12 ans, cette attraction itinérante inédite en Guyane sera lancée à l’automne. Soutenus dans leur démarche par l’ADIE Guyane, Patrice et Steeve ont bénéficié d’un accompagnement de trois mois. « Avec ce prix Talents des Cités, nous voulons montrer qu’il y a des jeunes qui agissent pour la Guyane et notre quartier. Nous voulons pousser les jeunes à se prendre en main et qu’ils deviennent eux aussi leur propre patron ».
FXG (agence de presse GHM)