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Publié par fxg

9 ans pour Teddy Valcy, « braqueur de trafiquants de drogue »

La facture pourrait sembler salée, mais le Guadeloupéen Teddy Valcy, poursuivi pour participation à la tentative d’évasion de deux islamistes radicaux, s’en tire plutôt bien. Le parquet avait requis dix ans dont deux tiers de sûreté ; il écope d’une peine de neuf ans sans période de sûreté. Le détenu n’a pas souhaité faire appel de sa condamnation. Et pour cause, il est éligible, selon son conseil, Me Arneton à « une probatoire pour une libération conditionnelle en mai 2014 et éligible à une libération conditionnelle en mai 2015 ». L’affaire semblait pourtant fort mal engagée pour le Guadeloupéen qui a débuté sa carrière dans le banditisme au pays avant d’être condamné aux assises de Basse-Terre, en 2002, à dix ans de prison. Placé en détention dans l’Hexagone, il se convertit rapidement à l’islam et fait la connaissance, à la centrale de Clairvaux, de Fouad Bassim. Fouad Bassim est un ami de Smaïn Aït Ali Belkacem, artificier de l’attentat du REC en 1995, et de Djamel Beghal, assigné à residence dans le Cantal pour sa participation à l'élaboration d'un projet d'attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Le procès, qui a duré quinze jours en novembre, sous très haute protection policière, n’a connu son épilogue qu’a la veille des fêtes de Noël. Il s’agissait pour les juges d’établir que les principaux prévenus avaient en projet, d’une part une évasion et un attentat, d’autre part la participation du Guadeloupéen à ce projet. Teddy Valcy avait été arrêté en mai 2010 à son domicile en région parisienne, alors qu’il dormait, une Kalachnikov chargée à bout de bras. On retrouvait aussi une cagoule, des fumigènes et de la corde… Du matériel, estimait le parquet, sensé être utilisé pour cette tentative d’évasion. Toute la stratégie de la défense a été d’éloigner le prévenu du spectre du terrorisme. Teddy Valcy n’a pas nié connaître les autres prévenus, et s’il a expliqué que son armada devait bien servir à faire un coup, c’était un coup de droit commun. « Mon métier est de braquer des trafiquants de drogue et j’ai failli être assassiné à quatre reprises », a-t-il déclaré au tribunal pour se justifier. « Votre arsenal aurait pu servir pour une évasion ? », demande la présidente. « « Ce n’était pas mon objectif. Mais si cela avait ete mon projet, je l’aurai fait », répond-il sereinement.

Attaqué ensuite sur son supposé islamisme radical, Teddy Valcy a nié en bloc. Ses vidéos où il apparaît en djihadiste armé ? « J’aime me déguiser. » Les ouvrages d’Oussama Ben Laden trouvés chez lui ? « C’est une forme de culture… Je lis aussi Michel Onfray. » Teddy Valcy, malgré une attitude souvent désinvolte, semble avoir convaincu ses juges : la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Paris l’a relaxé pour la « connexité avec une entreprise terroriste ». Un jugement dont s’est félicité Me Arneton.

FXG, à Paris

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