Thierry Repentin en Guadeloupe
ITW Thierry Repentin, ministre délégué à l'apprentissage et la Formation professionnelle
« Le contrat de génération est opérationnel des aujourd’hui »
Vous arrivez en Guadeloupe mercredi après-midi. L’occasion de faire un point sur les contrats d’avenir ?
Mon premier objectif est le déploiement des emplois d’avenir comme je le fais sur l’ensemble du territoire français. J’irai à la rencontre des jeunes embauchés pour lesquels la vie va changer. Je saurai précisément leur nombre sur place puisque je vais en signer quelques-uns. Le deuxième objectif, c’est le dialogue avec les acteurs de l’apprentissage, le monde économique, la Région, la chambre de métiers, les apprentis eux-mêmes, les formateurs. Ces échanges me permettront de contribuer à la préparation de la loi sur le développement de l’apprentissage et de la formation professionnelle que je vais présenter en juin en conseil des ministres. Je verrai ainsi ce qu’est l’apprentissage dans les territoires ultramarins et s’il y a des choses spécifiques à prendre en compte en Guadeloupe. Mon troisième objectif s’inscrit dans un travail de concertation mené au sein de mon ministère avec l’encadrement, c’est-à-dire les hauts fonctionnaires. On a vu ceux de l’Hexagone et je réunis les hauts fonctionnaires des territoires ultramarins en Guadeloupe pour les sensibiliser sur les priorités du ministère dans les années qui viennent.
Allez-vous aussi aborder la future décentralisation de la formation professionnelle ?
Je rencontrerai la présidente de la Région et la nouvelle préfete et nous échangerons forcement sur le nouvel acte de la décentralisation puisque je porterai dans cette loi une quinzaine d’articles qui visent a conforter le rôle des régions en matière de formation professionnelle, mais également, avec la création du service public de l’orientation, c’est-à-dire que nous donnerons aux régions la compétence, le pilotage, l’animation et la mise en place de toutes les dispositions en matière d’orientation.
Le chômage n’a pas augmenté en France en janvier ; avez-vous le même optimisme pour l’outre-mer ?
Très clairement la situation est plus difficile, notamment sur le segment des jeunes. C’est d’ailleurs pour cela que la loi doit s’adapter aux territoires ultramarins. Dans les emplois d’avenir, nous avons élargi la cible des jeunes éligibles aux emplois d’avenir aux jeunes diplômés, y compris de l’enseignement supérieur alors que la loi les exclut en métropole, à l’exception des cités urbaines et des zones de revitalisation rurale. Je vais aussi parler aux acteurs économiques de la loi que je défends actuellement au Sénat sur le contrat de génération. Elle va permettre à des entreprises, dès lors qu’elles conservent des seniors de plus de 57 ans et embauchent des jeunes de moins de 26 ans, d’avoir une prime à l’emploi. Là aussi, c’est pour conforter une dynamique. Par ailleurs seront comptabilisés comme contrats de génération celui d’un apprenti qui, à l’issue de son contrat d’apprentissage, est maintenu dans l’emploi et, de la même façon, une personne qui est en contrat de professionnalisation et qui passe en contrat à durée indéterminée. Ça fait des outils supplémentaires pour le développement de la formation par alternance dans les entreprises.
Tout cela sera-t-il applicable en outre-mer ?
Non seulement mais le contrat de génération sera même applicable avec un effet rétroactif au 1er janvier 2013. La loi ne sera votée et publiée vraisemblablement qu’en mars, mais je dirai aux acteurs économiques et responsables politiques que je rencontre, puisque j’ai un dîner avec les parlementaires de la Guadeloupe : faites passer le message car ce dispositif est opérationnel des aujourd’hui. Que les entreprises ne tardent pas à s’y lancer.
Propos recueillis par FXG, à Paris