Thierry Repentin en Martinique et en Guyane
Thierry Repentin, ministre délègué à la Formation professionnelle et a l’Apprentissage, arrive en Martinique pour 24 heures ce mercredi avant de se rendre en Guyane.
" Nous réfléchissons à faire évoluer la politique de l’apprentissage "
Le président de la République a demandé à ses ministres d’aller sur le front de la lutte contre le chômage. C’est la raison de votre déplacement de ce coté-ci de l’Atlantique ?
J’avais anticipé la demande du président de la République et du Premier ministre puisque cela fait deux mois que je suis engagé dans un tour de France des Régions, aux côtés de Michel Sapin et des autres membres du gouvernement, notamment pour la promotion des emplois d’avenir. Et parmi les territoires prioritaires pour les emplois d’avenir, il y a les territoires ultramarins. Je me devais donc d’aller voir sur place si le dispositif correspondait à la réalité de ce qui était souhaité.
Vous allez procéder à des parrainages, qu’est-ce que ça signifie ?
C’est parrainer des emplois d’avenir et c’est voir si les services de l’Etat sont complètement mobilisés sur cette priorité de la lutte contre le chômage et de la jeunesse que veut le Président de la République. Je rappellerai que les emplois d’avenir ont été le premier texte de loi de ce gouvernement et de la session parlementaire qui s’est ouverte à l’automne dernier. Je vais voir aussi quelles sont les dispositions prises par les collectivités territoriales pour accompagner l’effort de l’Etat, tout particulièrement sur le volet formation professionnelle puisque c’est la première fois dans l’histoire du droit du travail qu’on oblige des employeurs à mettre en œuvre un plan de formation qui conditionne la signature du contrat de travail et l’aide financière de l’Etat.
Sont prévus des contingents de 1500 emplois d’avenir pour la Martinique et les 650 pour la Guyane. Combien sont d’ores et déjà mis en place ?
Les premiers contrats ont été signés, il y a deux mois par le président de la République et nous en sommes donc a quelques centaines à l’échelle des territoires d’outre-mer en sachant qu’a l’échelle nationale, on n’en a signé 2449 pour un objectif de 94 000 en 2013. C’est donc important d’aller voir si le profil déterminé par la loi correspond effectivement à la demande locale. Je rappelle qu’a la Martinique 6000 jeunes de moins de 25 ans sont inscrits comme demandeurs d’emploi sur une tranche d’âge de 50 000 personnes dont 10 000 actifs, (en Guyane, sur cette même tranche d’âge de 15-24 ans, on recense 35500 personnes dont 6700 actifs et 3240 chômeurs), en sachant que certains ne sont même pas inscrits à Pôle emploi. Je veux donc aussi rencontrer les missions locales qui, par nature, ont ces jeunes dans leur portefeuille. Une centaine d’emplois d’avenir ont été signés en Martinique, une dizaine en Guyane.
Pensez-vous que les missions de la formation professionnelle sont totalement remplies ?
Les missions locales, les centres de formation des apprentis, les services de l’Etat, les collectivités, les associations, tous les acteurs de l’emploi doivent être effectivement mobilisés pour la jeunesse et l’emploi. Nous devons faire évoluer au point de vue national les dispositifs pour qu’ils répondent effectivement au profil de ceux qui peuvent y avoir droit dans le contexte de crise économique marquée. Nous réfléchissons aujourd’hui à faire évoluer la politique de l’apprentissage dans notre pays, la collecte de la taxe d’apprentissage et son affectation. Par ailleurs nous souhaitons que puissent être établis en 2013 des pactes régionaux de réussite éducative et professionnelle au bénéfice des jeunes qui sont sortis du système scolaire sans formation initiale. Dans ces perspectives, je souhaite aller voir si concrètement il est besoin de faire évoluer les outils pour qu’ils soient plus opérationnels. C’est pourquoi, je fais ce tour de France, pas uniquement pour le service apres-vote des emplois d’avenir, mais pour penser aux nouveaux outils qui trouveront une traduction législative en 2013. Je rappelle que dès la semaine prochaine, l’Assemblée nationale va examiner le projet de loi pour les contrats de génération qui visent l’insertion des jeunes dans le monde de l’entreprise.
Propos recueillis par FXG, à Paris