Tintamarre ou Flat Island
Tintamarre, le secret de Saint-Martin
L’île Tintamarre que les locaux appellent Flat Island est une île inhabitée, située à 3 km à l'Est de la collectivité française de Saint-Martin dont elle fait partie. Autour de son littoral, l'intégralité des 50 pas géométriques fait partie du domaine terrestre de la Réserve naturelle Marine de Saint-Martin. À ce titre, l'espace et la nature y sont protégés par une réglementation.
Tintamarre est un plateau calcaire de sédiments marins basculé en pente allant du Nord vers le Sud-Ouest. Le littoral Nord-Nord-Est est en falaises d'environ 30 m de haut, le Sud et l'Ouest étant au niveau de la mer. Au Sud, une barrière de corail (les cayes) crée un lagon peu profond. À l'Ouest, faisant face à Saint-Martin, s'étend une jolie plage très prisée des excursions touristiques. L'île est recouverte aux deux tiers par une forêt xérophile, le reste est en savane d'herbes courtes ou de taillis assez impénétrables sauf pour les chèvres, les lézards, les crabes et les tortues de terre (Geochelone carbonaria). Parmi les oiseaux de mer qui viennent y nicher, on observe le superbe Paille-en-queue.
L’île a été la propriété de Diederik Christian Van Romondt (1871-1948) qui se fît surnommer le roi de Tintamarre de 1910 à 1932. Il y vivait avec une soixantaine de personnes…
Ses terres ont été vendues au père de l’actuel sénateur, Louis-Constant Fleming.
Derrière la plage, restent encore les vestiges du terrain d'aviation créé (comme ceux de Saba et Saint-Barth) par le pilote et aventurier Rémy de Haenen, puis utilisé par une petite compagnie faisant des transports de courriers et de colis. Suite à la création de la piste de Grand-Case (à Saint-Martin) en 1976 par le SMA, celle de Tintamarre n'avait plus lieu d'être et a été abandonnée. Entre 1975 et 1978, trois avions dont un Cessna se seraient crashés sur l’île (abattus par la police). Ils étaient soupçonnés de se livrer au trafic de stupéfiants entre la Colombie et Saint-Martin. Des restes d’un Cessna sont encore visibles. Des arbres ont par la suite été plantés sur la piste pour en interdire l’usage.
Plusieurs chemins pédestres parcourent l'île. Ils permettent de découvrir les bâtiments d'une ancienne ferme (restaurée récemment) ayant exploité le coton au XIXe siècle, les restes d'une petite voie ferrée (exploitation de gypse ou de guano ?) et un bain de boue naturel, interdit à la baignade pour cause de risque de staphylocoque doré…