Tong Sang chez Bussereau, Penchard et Biancarelli
Polynésie française
La DGDE, l’aéroport et le mode de scrutin en discussion à Paris
Au programme de la rencontre entre Marie-Luce Penchard et le président Gaston Tong Sang, mardi à Paris, la DGDE et les moyens dont le Fenua a besoin en matière d’investissements. M. Tong Sang a parlé de chiffres en sortant de cet entretien qui a duré presque deux heures : 180 millions d’euros. « Nous avons besoin de cette dotation pour lancer un certain nombre d’investissements. Mais la relance économique, ce n’est pas uniquement la relance par les investissements publics, mais également le privé. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas augmenté la pression fiscale. Il faut alléger la pirogue pour aller plus vite ! » Ces 180 millions seraient donc fournis par les bailleurs de fonds (Agence française de développement (AFD), Dexia, Caisse des dépôts et consignations (CDC)…). La DGDE devrait être divisée en trois avec une partie (58 %) qui sera versée au budget de fonctionnement du pays, une part investissement : 34 % pour le pays et 6 % pour les communes. Quant à l’actualisation du montant de l’enveloppe de la DGDE (actuellement 150 millions d’euros), elle est en négociation et le président Tong Sang ne craint pas une baisse. « Ca fait treize ans que la dotation n’a pas été revue à la hausse… La ministre veut venir signer la nouvelle DGDE assainie ! »
Signature chez Bussereau
Le matin, Gaston Tong Sang était chez le secrétaire d’Etat au Transport pour le dossier de l’aéroport. Un protocole de partenariat entre l’Etat et le Fenua, mettant en place le comité d’orientation stratégique a été formalisé et signé. « Mon seul regret est de n’avoir pu signer avec le maire de Faa, par contre il est inclus dans le comité. » C’était une étape nécessaire avant d’installer le nouveau concessionnaire EGIS dans un délai de trois mois. Le pays et les partenaires locaux d’une part et la CDC d’autre part (le président préfère parler de la CDC plutôt que de sa filiale EGIS) seront paritairement représentés au capital de la société. Le maire de Faa fera de toute façon partie du conseil d’administration, a précisé M. Tong Sang qui a, par ailleurs, demandé à ce que le président de la nouvelle société soit polynésien. Ca figure ainsi dans le protocole. La priorité sera pour la piste afin qu’elle puisse accueillir de gros porteurs type Airbus A 380 (2 milliards de francs CFP) en prévision du développement de l’axe Chine Amérique du Sud. L’aérogare sera également amélioré au niveau de l’accueil et du circuit des passagers.
Le mode de scrutin à l’étude à l’Elysée
Depuis l’an dernier, Gaston Tong Sang a demandé au président de la République de procéder à une révision du mode de scrutin pour mettre un terme à l’instabilité politique. Il a pu présenter à nouveau la question lors de sa visite au conseiller de Nicolas Sarkozy, Olivier Biancarelli qui l’a reçu mardi midi. « J’ai demandé au président d’aller jusqu’à envisager l’élection du président de la Polynésie au suffrage direct parce que la cause principale de tous les renversements de majorité, c’est que tout le monde veut être président ! Autant laisser désigner le président par les électeurs et non par les élus de l’Assemblée, au moins les choses seront claires ! » Mais les deux hommes ont aussi parlé finances : « Nous avons évoqué tout l’outre-mer et la Polynésie fait office de bon élève vis-à-vis de la République. On n’a pas brûlé de voitures, de magasins… Donc au lieu d’avoir ce que nous demandons par la force, on préfère toucher la prime au bon élève ! » Mais M. Tong Sang n’a pas voulu tout dire : « Je préfère attendre et laisser le président de la République annoncer certains projets. »
FXG, agence de presse GHM