Tourisme en Guyane
Interview Sylvie Désert, présidente du Comité du tourisme de la Guyane (CTG)
« L’hébergement, c’est le B-A Ba d’un développement touristique »
La Guyane est présente à l’international french travel market – Top résa, le salon parisien réservé aux professionnels du tourisme.
Quel est le message de la Guyane pour emballer les tour opérateurs (TO) ?
Quand je suis arrivée, il y a un an, au comité du tourisme, les TO étaient déjà branchés sur la destination. Ca n’est donc pas une nouveauté de ma présidence, loin de là… Par contre, c’est vrai l’année dernière au 1er salon Top résa auquel j’assistais, il y avait une démotivation totale des TO. Nous nous sommes engagés à relancer des actions, à relancer des éduc-tours et des voyages de presse et je pense que ça a redonné un peu de baume au cœur de tous ces TO qui programmaient déjà la Guyane mais qui n’avaient pas le résultat escompté par rapport à leur investissement.
La Guyane a donc repositionné son offre ?
Elle est en train de le faire. Une des premières choses qu’il a fallu remettre en ordre de marche, c’est l’hébergement. Sans hébergement, il n’y a pas de touristes ! La Guyane souffrait d’une non-certification des hôtels depuis une dizaine d’années ; aucun hôtel n’a été construit pendant cette période. Aujourd’hui, c’est chose faite. L’Etat a repris ses responsabilités et ses services procèdent au classement hôtelier. De toute manière, en juillet 2012, il faut que tout le monde soit en règle. La labellisation des meublés de tourisme a été relancée par le CTG : on en décompte 25 et 70 prévus pour la fin de l’année… Quatre hôtels sont en construction à Rémire-Montjoly, sur le haut Maroni, Cayenne centre-ville et à Saint-Laurent. Il nous fallait passer par l’hébergement, c’est le B-A Ba d’un développement touristique.
On a dit que la Guyane était une destination chère ; qu’en disent les TO ?
Personne ne m’a parlé de destination chère. Les compagnies aériennes ont fait un effort… Il y a quelques années, on aurait pu penser que c’était une destination chère parce que les produits n’étaient peut-être pas à la hauteur. Mais les professionnels ont fait de gros efforts. Le tourisme, c’est un tout. Pour que le professionnel revoit son produit et investisse, il faut que ça tourne. C’est un investissement pour un retour !
On estime à 100 000 par an le nombre d’entrants sur le sol guyanais. Avez-vous des objectifs en matière de fréquentation touristique ?
On annonçait 100 000, mais les chiffres 2009 de l’INSEE sont tombés et on n’est plus qu’à 90 000… Alors, bien sûr qu’on espère, à l’horizon 2020, multiplier le nombre de touristes, mais aujourd’hui ça n’est pas ma priorité. Nous devons avoir une vraie offre et y aller croissant pour être sûr de ne pas être submergés de touristes et ne pas pouvoir assurer…
Quel est le message aux TO sur le produit Guyane ?
Une expérience unique dans un paradis vert.
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)