Tourisme martiniquais en crise
Les socioprofessionnels du tourisme chez Lurel
Les socioprofessionnels du tourisme ont été reçus avec le député Marie-Jeanne par le ministre des Outre-mer hier matin à Paris. Geoffroy Maraud des Grottes, Yann Monplaisir, Patrice Fabre, Jean-Paul Octave et Benoît Lecesne (associés à Max Tanic, Patrick Olivier Picourt et Philippe Djock absents), après avoir alerté leurs parlementaires, ont obtenu ce rendez-vous par l’entremise d'Alfred Marie-Jeanne alors à Paris. Le ministre les a reçus pendant plus de deux heures durant lesquelles ils ont pu exposer principes et propositions. Les principes, c’est la situation du tourisme qui est toujours la même : « Il faut arrêter de mettre des emplâtres sur une jambe de bois à chaque basse saison qui voit arriver les crises et fermetures d’hôtels… » L’illustration la plus parlante pour Yann Monplaisir est la situation du Kalenda qui reste en carafe depuis 2002. « C’est un problème structurel car même quand il y a un investisseur prêt à y aller, les porteurs de risques considèrent que les conditions de rentabilité de l’investissement ne sont pas viables. » C’est ainsi que le débat a porté sur « le problème de la compensation du déficit de compétitivité » comme pour le secteur de la banane où on a considéré que la production locale ne pouvait concurrencer la banane dollar. « Le tourisme est un métier d’exportation invisible, estime Yann Monplaisir, qui nous met en concurrence avec des voisins régionaux plus compétitifs. » A titre d’exemple, il rappelle que le tourisme à la Barbade représente 25 % du PIB contre 5 % à la Martinique. A cette proposition de compensation du déficit de compétitivité, le ministre aurait proposé un parallèle avec le POSEIDOM de la banane. « On pourrait imaginer un POSEI tourisme, car la baisse de notre compétitivité est la conséquence de l’intégration de la Martinique à l’Europe », selon Yann Monplaisir. « Il ne s’agit pas de revenir sur la législation du travail », ont insisté Patrick Fabre et Alfred Marie-Jeanne. Car pour eux, il ne s’agit pas de sacrifier l’emploi, au contraire. Leur démarche est d’aller plus loin en alertant les ministres du Tourisme et du Budget afin que « tous prennent conscience de la nécessité d’aborder ces problèmes de fond et de mettre un terme à cette fuite en avant à laquelle nous sommes confrontés depuis trop d’années, si on veut du développement endogène ».
FXG (agence de presse GHM)