Trois jours pour l'outre-mer aux Journées d'été EELV
Interview Jean-Jacob Bicep, eurodéputé et délégué national EELV aux collectivités et Régions d’outre-mer, organisateur des Trois jours des outre-mer français qui se déroulent à Poitiers et Bruxelles jusqu’au 27 août dans le cadre des Journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts.
« Sortir de la spirale de la vie chère »
L’actualité pour l’outre-mer, c’est le projet de loi contre la vie chère à laquelle vous avez consacré un de vos ateliers…
Le thème de la vie chère est récurrent et il y a régulièrement des soubresauts que ce soit en Guyane, en Martinique, Guadeloupe ou Réunion. Ce sujet nous importe car nous avons notre perception des causes mais également des solutions à mettre en place pour, justement, faire en sorte que nous sortions de cette spirale qui fait que trop régulièrement nos territoires se trouvent dans une situation de crise.
Est-ce que le fait de doter l’Autorité de la concurrence d’un pouvoir d’injonction structurelle va dans le bon sens pour Europe Ecologie Les Verts ?
C’est un début et nous attendons le débat parlementaire pour que nos députés enrichissent le texte que va proposer le ministre des Outre-mer. C’est pourquoi nous profitons de nos journées d’été pour réfléchir à la manière de sortir de cette spirale de la vie chère. Mais on voit qu’elle ne concerne pas seulement nos territoires et qu’elle s’inscrit dans un contexte beaucoup plus général même si c’est sur nos particularités que nous voulons mettre le doigt.
C’est pourquoi un de vos ateliers concerne « la souveraineté alimentaire, choix de politique publique contre la vie chère » ?
Il est tout à fait inconcevable que dans des territoires où presque tout pousse, on consomme essentiellement des produits d’importation. Nous devons réfléchir à une forme de fiscalité qui favoriserait des produits à faible empreinte écologique, c’est-à-dire produits sur place ou dans leur région.
Mais n’est-ce pas lié au fait que nos départements d’outre-mer soient des régions ultrapériphériques de l’Europe avant d’être des régions caribéennes ou océaniennes ?
L’atelier de ce vendredi aborde justement la double appartenance géographique des RUP françaises en concurrence avec les pays ACP et le Martiniquais Garsin Malsa parlera de caraïbéanité et d’européanité. Nos journées se poursuivent à Bruxelles le 27 car s’il faut agir localement et en France métropolitaine, il faut également le faire au niveau européen en amendant les directives européennes qui nous concernent. C’est ce à quoi je vais m’employer dès le mois de septembre au Parlement européen.
Quelle oreille vos camarades hexagonaux d’Europe Ecologie Les Verts prêtent-ils à ces problématiques ?
C’est vraiment la première fois que l’outre-mer envahit les Journées d’été d’EELV avec deux ateliers pour la même année, c’est du jamais vu ! Nous entendons faire porter la thématique outre-mer qui a été trop longtemps absente au cœur même de nos propositions comme elles l’étaient au cœur du programme d’Eva Joly.
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)