Tropiques FM
Tropiques FM, nouvel enjeu de lutte pour la communauté antillaise d’Ile de France
Tropiques FM est-elle encore la radio des Antillais d’Ile de France ? C’est la question que se posent nombre de présidents d’associations antillaises de la capitale. Ils craignent, comme ils l’ont fait avec ce qu’ils ont appelé « la dérive de France Ô », que « leur radio » ne tourne le dos à l’Outre-mer. En cause, un rétrécissement des programmes dédiés, mais surtout, la disparition de l’organigramme officiel de son cofondateur, directeur général et gérant, Claudy Siar qui était, depuis l’ouverture de la radio en septembre 2007, le référent antillais aux yeux de la communauté. La radio serait ainsi en train de prendre un virage purement commercial et deviendrait, au mieux, un robinet à zouk et à dance hall music, s’éloignant ainsi de ses obligations stipulées dans le cahier des charges du Conseil supérieur de l’audiovisuel. « Ce n’est pas avec trois journaux de 4 minutes chaque jour consacres à l’Outre-mer que nous pouvons entretenir un vrai contact avec nos pays », lâche un président d’association qui, parce que se prépare une mobilisation, tient encore à garder l’anonymat. Ce virage semble s’être amorcé depuis environ deux ans, lorsque Claudy Siar a été nommé délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer. Il avait alors dû se séparer de tous ses mandats de dirigeant économique et son associé et actionnaire majoritaire, l’homme d’affaires franco-camerounais, Stéphane Mouangué, a alors confié la gérance et la direction générale de la radio à une de ses proches, Valérie Rousseau. Quand, le 27 juillet 2012, Claudy Siar a démissionné de son poste de délégué interministériel, il n’a pas retrouvé de place dans l’organigramme officiel de la radio d’Issy-les-Moulineaux, même s’il y est toujours physiquement présent. L’affaire pourrait d’ailleurs prendre une tournure judiciaire.
Les nombreux adhérents des associations ultramarines rencontrés dimanche à Vincennes aux Foulées d’Ile de France - France des îles, organisées par l’association Accolade de Jacques Ambrosio, bruissaient de cette affaire. Et samedi, lors du défilé du carnaval tropical de Paris, on a pu revoir, pour la première fois publiquement depuis 2007, même s’il est resté très discret, Daniel Valminos, le patron de feu Médiatropical. Sans doute une simple coïncidence, mais qui, dans un tel contexte, n’a échappé à personne.
FXG, à Paris