Tropiques FM condamnée aux prud'hommes
Une journaliste fait condamner Tropiques FM
Le conseil des prud’hommes de Boulogne-Billancourt a condamné, le 24 avril dernier, la société Tropiques FM à payer une somme d’environ 16 000 € à Katia Barillot, une journaliste originaire d’outre-mer, qui animait sur cette antenne l’émission « Femmes, femmes, femmes ». Les juges ont estimé que la journaliste et la radio étaient liées par un contrat de travail et que son licenciement était « dépourvu de cause réelle et sérieuse ». En plus de cela, les prud’hommes ont ordonné à la SARL Tropiques FM de remettre à la plaignante les attestation, certificat, bulletins de salaire et solde de tout compte sous astreinte de 15 € par jour et document de retard après notification du jugement pendant une durée de trente jours. Le conseil des prud’hommes a en outre ordonné l’exécution provisoire du jugement, même s’il y a appel. Cette affaire n’est qu’une affaire de plus dans les annales du droit social, mais elle a beaucoup agité la sphère des réseaux sociaux après que l’Express.fr l’ait révélée la semaine dernière. En effet, l’information lâchée mettait directement en cause le délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer et manquait singulièrement de précision. Il convient donc de revenir sur le jugement lui-même qui explicite les faits et la procédure : « Katia Barillot est engagée par contrat oral le 4 décembre 2010 (…) pour animer chaque semaine « Femmes, femmes, femmes », pour 13 émissions.(…) Claudy Siar, directeur général de la société Tropiques FM (il n’a été nommé qu’en avril 2011 à la délégation interministérielle, NDLR), s’engageait à (la) rémunérer à hauteur de 500 € nets par émission… » Le 1er mars 2011, n’ayant jamais été payée, la journaliste écrit à Claudy Siar, encore directeur général. Elle décide de cesser tout enregistrement et saisit les prud’hommes. « Le directeur général, Claudy Siar, conteste tout contrat de travail et affirme que le règlement devait échoir à un sponsor. » Une fois le jugement rendu et divulgué dans les médias, le service de communication du délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer a adressé à la presse un communiqué titré : « Calomniez, calomniez contre Claudy Siar. » Il y est question de « propagande diffamatoire » et « d’amalgame entre cette condamnation et ses fonctions de délégué ». La communication de la délégation « s’étonne de voir apparaître cette information complètement étrangère à Claudy Siar qui n’a jamais été convoqué devant aucune instance judiciaire ». Ceci est exact, mais c’est bien sous la direction générale de Claudy Siar que ce conflit social est apparu. L’affaire n’étant arrivée devant la juridiction prud’homale qu’à partir du 11 mai 2011, c’est en toute logique que le successeur de Claudy Siar à la tête de la radio a dû assumer cette responsabilité. Ce n’est donc pas le délégué Siar qui a été condamné, mais l’actuel dirigeant responsable de la radio. Mais tout de même, pour un homme sensé défendre les droits des originaires d’outre-mer dans l’Hexagone et les protéger, notamment des discriminations à l’embauche, ça la fout mal !
FXG (agence de presse GHM)
NDLR : tous ces faits relatés dans cet article sont tirés du jugement du conseil des prud'hommes de Boulogne que nous nous sommes procurés. Si d'autres choses doivent être dites, elles le seront par la cour d'appel si Tropiques FM interjette appel.