Un Guadeloupéen dans la Mini Transat
Francois Lamy rêve d’une 10e place
« Ca faisait déjà deux jours que l’on consultait nos fichiers météo et on s’attendait à cette annulation », explique François Lamy. Pour autant, le règlement exige que tous les skippers soient prêts dimanche à 10 heures. « Il nous restera quatre jours de plus pour se reposer. C’est pas mal vu qu’on est dans le stress de la préparation depuis plusieurs jours… » Le pogo 6,50 du Guadeloupéen a été baptisé « Guadeloupe Espace océan » en référence à la Région qui est son principal sponsor (aux côtés de ses quatre partenaires financiers privés), et à sa société Espace océan, spécialisée dans le bateau pneumatique et le radeau de sauvetage. Pour cette Mini, François Lamy a pu aussi bénéficier du soutien de tous les professionnels du nautisme en Guadeloupe. Une union suffisamment rare pour être soulignée !
Voilà une quinzaine de jours que son bateau est en Bretagne. « Depuis, je raye des lignes sur une liste de travail de plusieurs pages au fur et à mesure... » Deux amis dont Philippe Cairo alias Pipo, sont venus l’aider à achever les préparatifs, notamment, le remplacement des gréements, câbles, voiles et haubans. « Quand j’ai acheté le bateau, il venait de finir la précédente édition de la Mini et il était relativement prêt. » François Lamy est un sportif de bonne carrure qui n’a pas ménagé son entraînement physique et qui a beaucoup navigué la saison dernière. Moralement, l’homme a l’expérience de ce genre de course et ne présente aucun stress avant le départ, même retardé ! « On fait du cosmétique et on astique les chromes ! »
Son alimentation sera composée de plats lyophilisés. Quant au sommeil, c’est un adepte du « beaucoup dormir » avant le départ pour se ménager un bon capital sommeil. « Je vais pas mal taper dedans, donc je ne vais pas commencer par faire du sommeil fractionné à l’hôtel ! »
A l’entrée du carré, François Lamy a écrit au gros feutre noir : « Aller dormir. » Un rappel nécessaire. « Quand on est au contact d’adversaires, c’est tentant de rester sur le pont et de peaufiner les réglages pour ne pas se faire larguer… C’est un risque qui fait qu’on peut oublier d’aller dormir. » Et ce risque, il sait que ca peut signifier une prise de mauvaise décision, du retard dans la prise de décision, de la paranoïa…
A bord, l’inconfort est total. Pas de bannettes (« On dort sur les voiles ! ») et beaucoup d’humidité pour ne pas dire de flotte. Tous ses sacs (vêtements, nourritures, pharmacie) sont étanches. « L’humidité présente un risque physique réel. Il faut se forcer à avoir une bonne hygiène, parce qu’on a vite fait de se retrouver avec la peau en lambeau… Et ca peut vite devenir un calvaire ! »
François Lamy aimerait bien arriver proche d’une 10e place. Lui-meme situe son niveau entre les 10e et 20e places. Il connaît ses concurrents. Beaucoup sont de jeunes coureurs d’une trentaine d’annees qui ont bénéficié de formation dans les pôles d’excellence et d’une préparation intensive pour la Mini Transat. « Je vais manquer de pratique par rapport à eux, mais j’ai l’expérience et la sérénité. »
FXG, à Douarnenez