Un Guyanais arbitre international de judo
Olivier Desroses, arbitre international de judo
Olivier Desroses, 40 ans, a réussi, il y a quinze jours à Tunis, l'examen d'arbitre international de judo.
Retour sur un parcours qui a débuté au club Seiryoku Samouraï de Cayenne.
Martiniquais d'origine, Olivier Desroses est arrivé en Guyane à l'âge de 3 ans. Il est né à Orléans, où ses parents faisaient alors leurs études. La famille s'installe à Matoury à Cogneau-Larivot et le jeune Olivier fait sa primaire et son collège à Cayenne.
"J'ai découvert le judo à l'âge de 12 ans, après une première expérience à l'âge de 6 ans. En arrivant à l'externat Saint-Joseph, j'ai du arrêter de faire du foot parce que j'avais cours le mercredi, alors je me suis mis au judo avec Urbain Belliard au club Seiryoku Samouraï." Quatre ans après, alors qu'il n'est encore que ceinture marron, Serge Antourel, le conseiller technique régional, l'envoie en sport-études à Orléans. Il y prépare un bac scientifique tout en s'entraînant deux heures par jour au judo.
"Je n'avais pas de velléité de travailler dans le judo et d'ailleurs je suis devenu chef de projet en informatique pour l'entreprise d'animalerie et jardinerie Truffault à Lisses, près de Brétigny dans l'Essonne."
20 ans après débuté dans l'arbitrage et trois ans après son diplôme de niveau européen, Olivier vient d'acquérir le statut d'arbitre international. Le 17 et 18 janvier derniers, à Tunis, Olivier a réussi l'examen. Ce diplôme couronne un parcours qui l'a vu porter haut les couleurs du judo guyanais. "Cet examen, c'était le 6e niveau, c'est-à-dire le niveau mondial." Ils étaient 24 à postuler. Parmi eux deux Européens (dont Olivier), deux Panaméricains, un asiatique et 19 Africains. Seuls deux ont échoué.
"Aujourd'hui, j'ai un diplôme d'arbitre mondial, mais la finalité, c'est de pouvoir aller arbitrer des événements majeurs comme les championats d'Europe, les championnats du monde et, pourquoi pas, les Jeux Olympiques. Tout dépendra de mes performances futures au niveau international. Car pour aller aux JO, il ne suffit pas d'être bon, mais d'appartenir aux meilleurs !"
Avec Rinner et Décosse
Olivier s'est déjà frotté à nos champions. "Quand Teddy Riner était encore cadet, j'ai arbitré son premier championnat de France qu'il avait d'ailleurs gagné. Sur l'ensemble des championnats nationaux où Teddy s'est aligné, il m'est arrivé, depuis dix douze ans que je suis au niveau national, d'arbitrer certain de ses combats." Il a aussi déjà arbitré des combats de Lucie Decosse. Mais maintenant qu'il est arbitre international, sa qualité de Français lui interdit d'arbitrer les rencontres où se mesurent nos champions.
Le week-end des 24 et 25 janvier, Olivier était à Cannes pour le tournoi de France cadet. Dans deux semaines, ce sera le championnat de France par équipe - deuxième division et, à la fin du mois de février, il sera en Pologne pour l'European Open masculin. Avec un tel calendrier et son activité professionnelle, Olivier ne sait pas encore quand il pourra venir saluer ses parents et amis au pays. "Lorsque je reviens en Guyane, c'est généralement pendant les grandes vacances, en famille (Olivier a trois enfants), et là, les clubs sont fermés !" En 2011, juste après le titre de championne du monde de Lucie Decosse, il avait pu consacrer un peu de son temps à l'animation d'un stage à la demande de la ligue de judo de la Guyane. "Aujourd'hui, je partage les connaissances que j'ai assez facilement et avec plaisir, mais essentiellement dans l'Hexagone avec les autres arbitres. Si je le pouvais et si j'étais sollicité, je ferai la même chose en Guyane."
FXG, à Paris