Une nouvelle conseillère à l'Elysée
Caroline Cornu revient à L’Elysée
Il y a ceux qui quittent le navire quand ils le sentent tanguer et il y a ceux qui y retournent avec la foi du charbonnier. Caroline Cornu semble appartenir à cette deuxième sorte de gens. Après 11 mois passés à l’Agence française de développement comme directrice exécutive, chargée des relations institutionnelles, de la communication interne et externe et des partenariats avec les ONG, elle retrouve l'Elysée où elle était auparavant secrétaire générale de la mission interministérielle de l’Union pour la Méditerranée et chargée de mission auprès du conseiller spécial du président de la République, Henri Guaino. Son arrêté de nomination du 2 novembre fait d’elle un « conseiller à la présidence de la République », sans précision. Que va donc faire cette jeune femme de 32 ans dans l’aile ouest du Château, un étage en-dessous du bureau où François de Grossouvre mît fin à ses jours aux dernières heures de la Mitterrandie ? Si l’on en croit ses premières amours professionnelles (assistante parlementaire de Didier Quentin, alors rapporteur au nom de la commission des lois pour les questions outre-mer, puis attachée parlementaire de l’intergroupe de l’Outre-mer et enfin conseillère presse de Christian Estrosi au ministère de l’Outre-mer), viendra-t-elle à la rescousse du duo Biancarelli/Lombrière, chargés de l’Outre-mer auprès du président ? Certainement pas. Ces deux là sont dans l’aile nord, et jaloux de leur pré carré… Mais la jeune conseillère a plus d’une corde à son arc. Elle connaît bien les milieux parlementaires, le tissus des élus locaux mais il faut retenir surtout sa proximité professionnelle avec le conseiller spécial, stratège de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, Henri Guaino. Pour autant, ne demandez pas à Caroline Cornu si elle vient à l’Elysée en vue de la future campagne présidentielle… On peut se demander si elle n’est pas là pour conseiller le conseiller spécial qui a tendance parfois à perdre son sang froid dans les médias… Guaino aspire à vivre sous la lumière (« provençale », précise-t-il) ; elle aspire plutôt à jouer les éminences grises. Et quand avec d’autres, elle conseillait, en novembre 2009, de donner les clés de l’UMP à Fillon et un poste ministériel à Coppé, Guaino espérait un maroquin… Au vu de la chute de la Sarkozie dans les sondages, Henri Guaino aurait peut-être dû l’écouter… Au lieu de quoi, il la laissera partir à l’AFD et cumulera maladresses et coups de sang dans les médias, faisant basculer son image, pourtant positive au début quinquennat... Ce retour au bercail sonne donc comme le retour d’une jeune éminence grise qui, même si elle ne le dit pas, ne saurait s’occuper d’autre chose que de stratégie. Gageons pour le président que ce retour n’intervienne pas trop tard. Mais quels que soient les résultats du scrutin de mai 2012, le nom de Caroline Cornu devrait s’ancrer durablement dans la vie politique. A une condition, toutefois, qu’elle s’expose au scrutin populaire car elle n'a jamais encore été élue… Mais pour ça, elle a encore du temps devant elle.
FXG (agence de presse GHM)