Ursulet contre le parquet
L’affaire Ursulet en appel
Il avait fait de ce fait divers survenu il y a 7 ans un livre intitulé « Pourquoi me tutoyez-vous ? ». Hier, Me Alex Ursulet comparaissait devant la cour d’appel de Paris pour des faits intimement liés aux raisons de son livre. Retour au 9 décembre 2004. Il est 14 h 15 quand trois fonctionnaires de police contrôlent Alex Ursulet au guidon de son scooter carrossé. Les policiers interrogent le fichier national des automobiles et découvrent que l’immatriculation correspond à un autre véhicule. L’avocat martiniquais est interpellé, menotté et conduit en garde à vue. Vérifications faites, c’est une erreur matérielle portant sur deux chiffres de la plaque et due au garagiste. Les conditions de cette interpellation font l’objet d’une autre procédure en cours pour des faits d’atteinte arbitraire à la liberté et de violences. Le 9 novembre 2005, une information judiciaire est ouverte contre les policiers par un juge d’instruction, mais aussi, le parquet requiert l’ouverture d’une information judiciaire contre M. Ursulet pour avoir fait usage d’une fausse plaque. Mis en examen, Alex Ursulet a été jugé et relaxé parle tribunal correctionnel de Paris en janvier dernier. Le parquet de Paris a fait appel alors même que les policiers mis en cause dans l’autre procédure tentaient de casser une décision défavorable pour eux devant la chambre de l’instruction… Devant la cour, hier, l’avocat général a requis a minima, sans donner de quantum de peine. Interrogé par la présidente, l’avocat prévenu lui a dit : « On peut me reprocher mon entêtement, mon mauvais caractère, d’être Noir, mais pas de faire une chose de cette nature ! » Frédérique Pons, l’un de ses défenseurs, a plaidé technique mais le bâtonnier de Paris, Me Iweins a arraché quelques larmes à son confrère et client. « Il écrivait son livre, Pourquoi me tutoyez-vous ? alors que nous défendions l’ancien Premier ministre du Sénégal, je lui ai fait retirer une phrase où il disait : c’est parce que je suis Noir ». Et devant la cour, le bâtonnier fait son mea culpa en regrettant de lui avoir fait oter cette phrase. « Compte tenu de la durée de l’affaire, de l’acharnement du parquet, cette phrase avait du sens », a-t-il conclu avant de demander lui aussi à la cour de confirmer la relaxe. Délibéré dans quelques semaines.
FXG (agence de presse GHM)